Paris: mobilisation contre la venue du président iranien Hassan Rohani

Publié le 03 février 2016 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! Des milliers de personnes ont manifesté jeudi 28 janvier 2016 à Paris au départ de la place Denfert-Rochereau jusqu'aux invalides, où le président iranien était reçu avec les honneurs militaires dans la matinée. Une cinquantaine de personnes se sont également rassemblée près de l'Assemblée nationale, déployant une grande banderole sur laquelle on pouvais lire "en 2016, on exécute une personne toutes les huit heures en Iran".

Plus tôt dans la journée, ce sont des militantes Femen qui lui souhaitaient la bienvenue à leur manière, en simulant une pendaison du haut d'une passerelle près de la tour Eiffel. Alors qu'une militante était suspendue au dessus de la Seine, une banderole à coté d'elle affichait "Bienvenue Rohani, bourreau de la liberté". "Nous voulions juste que Rohani se sente comme à la maison", a tweeté avec ironie Inna Shevchenko, cheffe de file du mouvement féministe.

Des contestations pour dénoncer "la façade de modération du chef de l’État, grande supercherie visant à attirer l'aide occidentale" s’insurge la présidente du CNRI Mariam Radjani, et pour que le président de la République conditionne la signature des contrats et le rétablissement de liens diplomatiques franco-iraniens avec le respect des droits de l'Homme.

Le nombre d’exécutions depuis l'arrivée de Rohani au pouvoir en 2013 se chiffre à 2000. Près de 800 personnes subissent la peine capitale par pendaison chaque année, soit en moyenne une personne toutes les 8 heures, et des milliers croupissent dans les couloirs de la mort de la prison d’Evin à Téhéran.
L'Iran figure parmi les pays qui exécutent le plus de mineurs selon Amnesty International. Reporters Sans Frontières dénonce quant à lui un pays devenu "l'une des cinq plus grandes prisons au monde pour les journalistes".

"Sous Hassan Rohani, le président "modéré" du régime des mollahs, 2.000 personnes, dont 53 femmes, ont été pendues, souvent en public au bout d'une grue, pour terroriser la population. De fait, 120.000 opposants politiques ont été exécutés sous le régime iranien depuis sa prise de pouvoir. Des responsables du massacre, dont l'actuel ministre de la Justice, continuent d'occuper des postes clés au gouvernement de Rohani", affirme l'association de réfugiés iraniens pour les droits de l'Homme qui qualifie le régime de leur pays comme étant "l'un des plus barbares au monde".
"En Iran, au nom de la loi, on torture, on flagelle, on ampute pieds et mains, à l'aide de machines spécialement conçues. Le régime envoie ses sbires jeter de l'acide sur des femmes "mal voilées" dans la rue. Les détenus politiques y sont soumis à toutes sortes de brimades et d'agressions. Le filtrage d'internet est constant et de nombreux artistes et blogueurs ont été emprisonnés".

Lors d'une conférence de presse commune à l'issue de la rencontre des deux chefs d’État, François Hollande dit avoir rappelé à son homologue iranien "l'attachement de la France aux droits de l'Homme".