J'envisage de te vendre (j'y pense de plus en plus) de Frédérique Martin 3,75/5 (25-01-2016)
J'envisage de te vendre (224 pages) est disponible depuis le 21 janvier 2016 aux Editions Belfond.
L’histoire (éditeur) :
En poussant à leur paroxysme les travers de notre société, Frédérique Martin imagine le monde de demain. J'envisage de te vendre est un recueil pure malt, sec et bien tassé. Ce n'est pas du feel good, c'est du feel better.
Vous allez reconnaître les papiers peints, les rues pavillonnaires et les temples d'achat, la campagne bucolique et votre quotidien. Votre femme, votre mari, votre mère ne sont pas loin ; tout vous semblera familier. Oui, ça se passe près de chez vous. Mais les choses ont mal tourné.
De quoi demain sera-t-il fait ? En déréglant les curseurs de notre société, Frédérique Martin convoque le règne des indignités ordinaires et flanque nos libertés au vestiaire. Voici venir le grand show des luttes de classes et de sexe, des dominations ou de la logique marchande. On peut désormais nous séquestrer, nous forcer à jouer, orienter nos choix ou décider à notre place. On peut aussi envisager de nous vendre. Mais pas que.
Vous aimez vous faire peur pourvu qu'à la fin tout se termine bien ? Vous verrez, on en a tenu compte.
Mon avis :
J'envisage de te vendre (j'y pense de plus en plus) est un recueil qui regroupe 12 nouvelles inédites ou pas puisque certaines avaient déjà été précédemment publiées dans diverses revues.
Chaque nouvelle possède un ton propre mais l’ensemble est fortement marqué par un coté absurde et surtout cynique (très présent dans chacune des histoires). Le quotidien est grossi, imagé mais tellement transpirant de réalisme. En quelques pages Frédérique Martin dépeint un univers (le nôtre) à peine exagéré et forcé dans lequel nos failles et nos travers sont explicitement exposés.
Elles ne sont pas toutes détonantes ou inoubliables mais certaines marquent. Elles ont chacune de bonnes idée et des mises en scène de choses de la vie assez originale (des plus graves au plus légères), donnant une vision différente et une approche qui tend à la réflexion.
Et si dans le fond ce n‘est pas vraiment gai, le ton et le tournant que l’auteure donne à chaque nouvelle a quelque chose d’entraînant et de moins perturbant, bien que l’étrangeté de certaines et la plume directe de l’auteure ne puissent laisser le lecteur indifférent et surtout non concerné.
Bonne découverte au final. Même si certaines histoires m’ont moins plu (trop caricaturales ou « déjà vues »), l’écriture de Frédérique Martin a fait mouche. Je reviendrai sans aucun doute vers ses précédentes publications, dont son précédent titre : Sauf quand on les aime.