Pour répondre aux nombreuses attaques contre la traditionnelle Barbie working girl superwoman et surtout bonasse en toutes circonstances, Mattel a sorti des poupées à la silhouette plus réaliste : la curvy Barbie. On ne peut pas dire qu'elle soit grosse, enfin je ne trouve pas. Elle est plutôt joliment dessinée avec quelques courbes et rondeurs en plus.
Je rejoins Dounia (qui m'a donné envie d'écrire cet article) sur le côté positif des Barbie de différentes couleurs de peau comme étant " une belle façon d'apprendre aux enfants à accepter la différence et ne pas être raciste ".
Personnellement, il me semble que toute diversité, que ce soit une diversité de couleur de peau, de couleur de cheveux, de taille et de "poids" est une excellente chose. Le monde dans lequel nous évoluons est plein de richesses et peuplé de personnes si différentes les unes des autres qu'il me semble bon et judicieux que le monde des Barbie s'essaie lui aussi à davantage de diversité.
Et Mattel ne pouvait pas rester passif face aux nombreux reproches et dénigrements auxquels la Barbie originale est si souvent sujette.
On le sait tous -du moins les adultes sains d'esprit !- les mensurations de Barbie sont pour le moins éloignées de la réalité. Et si jamais vous en doutiez, voilà une petite infographie très instructive qui compare les mensurations de la jolie poupée à celle d'une américaine moyenne.
Pas de surprise donc : le cou, la poitrine, les bras, la taille, les hanches les mollets... tout est plus fin chez Barbie que chez une femme faite de chair et d'os. Il n'y a que le crâne qui semble réaliste (au moins on peut dire que Barbie a la tête bien faite 😉 ).
Pour faire court, les proportions de Barbie -dommage pour elle- sont irréalistes (des jambes 50% plus grandes que les bras, contre 20% dans la réalité ou encore une taille plus fine que sa tête incapable de contenir ses organes vitaux...).
Irréaliste donc. Mais est-elle responsable du mal être et des complexes développés par les petites filles ? On ne peut certainement pas pointer du doigt Barbie comme seule et unique responsable de l'augmentation des cas d'anorexie ni de donner à elle seule une mauvaise image d'elles mêmes aux petites filles.
On ne devient pas anorexique parce qu'on a joué avec des Barbie dans son enfance. C'est un vaste problème, multifactoriel, qui prend en compte aussi bien l'histoire familiale, des difficultés à communiquer et à exprimer des sentiments au sein de la famille, la société dans son ensemble et l'image de la femme telle qu'elle est véhiculée dans les médias.
Mais -et oui, il y a un mais- les faits sont là. Les petites filles sont très vite préoccupées par l'image d'elle même et par leur apparence physique. Il n'est pas rare qu'elles se préoccupent de leur poids dès leur entrée à l'école primaire ! Du coup, essayer de leur montrer une Barbie aux formes plus généreuses est en quelques sortes un premier pas pour leur montrer qu' avoir des formes n'est pas incompatible avec le fait d'être jolie !!!
Si ces chiffres viennent d'une étude américaine, il faut savoir qu'en France les chiffres ne sont pas plus rassurants " une certaine insatisfaction envers certaines parties du corps, le poids et la silhouette s'observe dès 6 ans et s'accentue en fin d'enfance (vers 9 ans). Ce phénomène est plus important chez les filles (40 % d'insatisfaites) que chez les garçons (25 % d'insatisfaits)" [source : Accepter son corps et s'aimer, François Nef et Emmanuelle Hayard aux éditions Odile Jacob].
Il me semble donc que Mattel a fait preuve d'une attitude responsable en lançant les "curvy Barbie". Cela répond à une demande de la part des consommateurs (plus ou moins) avisés que nous sommes.
Bien évidemment Mattel est avant toute chose une entreprise et ses objectifs sont clairement lucratifs. Mais on peut faire de l'argent ET réfléchir aux conséquences de ses actes.
Proposer aux petites filles (et aux petits garçons, après tout aux aussi aiment jouer à la poupée !) des poupées plus réalistes, des poupées avec des courbes, des poupées toutes différentes mais des poupées qui restent "belles" c'est une façon -certes très modeste- de leur montrer que la beauté se trouve dans une diversité de formes et de couleurs !
Du côté de Ken, à l'heure actuelle, le fabricant de jouet connaît nettement moins de pression... Et les petits garçons souffrent actuellement moins (ce qui ne signifie pas qu'ils ne souffrent pas du tout) des canons de beauté masculine. L'émergence du phénomène "Dad body" aurait même tendance à simplifier la vie de certains, puisqu'il n'y a pas forcément besoin d'afficher un corps zéro graisse et des abdos ciselés au couteau pour séduire...
Bref, ce n'est effectivement pas pour tout de suite que nous verrons émerger un "dad bod Ken"... mais peut être suffit-il d'attendre encre quelques années, qui sait ?
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