Troisième billet( seulement) musical de l'année, et premier non français ce jour avec un petit focus sur mon premier coup de coeur anglo saxon, avec le le groupe Bears of Legend et son second album Ghostwritten Chronicles que j'ai découvert en avant première avant sa sortie en mars prochain.
Anglo saxon oui et non puisque le groupe est au départ plutot francophone venant de la province québécoise de Mauricie, mais si il leur arrive occasionnellement de chanter un ou deux morceaux en français ("la Rivière" dans l'album précédent voir clip ci dessous, et "encore" dans celui ci), il préfère largement composer et écrire leurs textes dans la langue de Shakespeare.
La première fois qu'on a entendu parler de ce groupe, c'était en 2012 avec un tout premier album Good Morning, Motherland, dans lequel ils imposaient de suite un univers à part, entre folk, rock, et musique traditionnelle, dont l'influence des contes et légendes amérindiennes dont les membres du groupe - et plus particulièrement le chanteur et auteur David Lavergne- étaient imprégnées depuis qu'ils sont tous petits semblaient évidentes :
La rivière - extrait live-
Quatre ans après- après une longue tournée et un repos bien mérité, les revoilà sur le devant de la scène avec un second album, comme le premier totalement autoproduit, et qui prolonge et diversifie l'étendue du premier album, en en élargissant les thèmes et les instrumentations.
En effet, Ghostwritten Chroniclesi est ce qu'on appelle à la base un album concept, avec l'intégralité des morceaux qui tourne autour d'un même sujet, à savoir le voyage maritime, des voyages toujours largement inspirés par les contes et légendes amérindiennes qu'on leur lisait quand ils étaient momes .
Contrairement à Good Morning, Motherland, disque plus ancré sur la terre et sur les routes, le nouvel opus du groupe déborde de chimères et de sagas océanique grandioses, comme le premier extrait de l'album "When I saved you from the sea " l'illustre parfaitement :
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Un groupe épique, dont les références sont autant musicales ( Arcade Fire) que cinématographiques ( Tim Burton) ou bien encore littéraires ( John Kerouak, Herman Melville) qui montrent que Bears of legende peut être largement considéré comme une sorte de porte étendard du folk progressif canadien, aux arrangements inventifs et aux références amérindiennes, revendiqué par le groupe lui même comme « un hommage à ceux qui ont peuplé le Québec et préservent nos réserves naturelles. ».
Traversées de grandes envolées lyriques maritimes, le folk planant du groupe réussit la gageure d'être tout à la fois d'être moderne, tout en restant rivé aux traditions et aux thèmes influencés par ces vieux contes amérindiens, dosant ainsi un équilibre parfait entre énergie et émotion, entre fragilité et intensité.
Dans ce Ghostwritten Chronicles particulièrement hypnotisant, on retrouve des valses, des rythmes amérindiens, des modulations progressives de chœurs, de folklore et d’envolées vocales pour nous raconter avec l'émotion et la profondeur requise l'intensité de ces contes fantastiques et des épopées transocéaniques, pour nous raconter la vie d’un équipage aux histoires métaphoriques vivement envoutante et émouvantes :
Be Mine all mine