La conférence de décembre dernier avait mis en évidence l’existence de « singularités intermédiaires » en prenant un exemple chez les humains : les chamanes de Sibérie.
Ces singularités peuvent aussi se rencontrer dans le monde des non-humains avec des objets qui incorporent une présence "sacrée" (par exemple les boliw).
L’ exemple sibérien nous avait également donné matière à réfléchir sur ce qu’était un espace rituel entièrement connecté à des éléments matériels : l’espace de la yourte, le corps du chamane, le public, les entités invisibles… tous imbriqués dans un schéma complexe relié au tambour.
Il devient alors intéressant de se demander si dans d’autres contextes, il serait également possible de questionner des pratiques qui s’appuient sur des objets précis permettant le « franchissement de frontières ».
L’ exemple du nganga (comme humain) en territoire Kongo et celui de la nganga (comme non-humain) à Cuba dans le cadre des rites du Palo Monte vont nous fournir des illustrations intéressantes de ce sujet.
Or, ces recherches, tournées vers la culture matérielle de pratiques religieuses, dévoilent, entre autres, un « dénominateur » concret commun à bon nombre de représentations : le miroir.
Nous questionnerons donc également les pratiques autour d’objets particuliers tels les Wanga du Vaudou Haïtien comme le miroir lui-même dans le Bwete Fang gabonais.
Toutes ces pratiques ont en commun de convoquer un mort (pas forcément un ancêtre) pour construire une personne….
Photo © S. Capone de l'article de Katerina Kerestetzi Un mort pour son chaudron