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Lundi avec Alice et Zaza – Histoire(s) de Job

Publié le 01 février 2016 par Desperatecouchpotatoe @Dcouchpotatoe

Cette semaine chez Alice, Zaza, et toute la compagnie, on cause boulot. Alors au boulot !

Quand j’étais petite, comme tous les gamins, à l’image de mon Petit Monsieur qui oscille en ce moment entre vétérinaire et caissier, je changeais tous les jours d’idées métier. Celles qui m’ont tenu le plus longtemps sont chanteuse, journaliste, monteuse et archéologue. L’archéologie revêtait un aspect scientifique hors de ma portée, le journalisme a été réduit à une voie de garage par un manque de confiance issu d’un Bac de français foiré (je te dis pas comme j’en ai voulu à l’examinatrice de l’oral quand plus tard je renouais avec de bonnes notes en rédactionnel…), le montage n’a pas voulu de moi en BTS malgré un Bac Cinéma audiovisuel en ma faveur, et j’ai fui le casting de la Nouvelle Star auquel j’étais inscrite en voyant la queue devant M6… Il me restait donc le Tourisme.

Lundi avec Alice et Zaza – Histoire(s) de Job

Mon travail, j’en parle souvent ici, la plupart du temps pour m’en plaindre… C’est vrai il me prend beaucoup de temps, ne me donne pas beaucoup d’argent, et me cause pas mal de fil à retordre… J’aime mon métier mais j’ai souvent du mal avec mon travail. Mais au final on dira que c’est la combinaison des deux qui est stimulante. Je suis chargée de mission dans le monde merveilleux du Tourisme. Et responsable d’un petit Office de Tourisme. Responsable, c’est comme directrice, juste le salaire en moins. Pratique pour les petites structures qui n’ont pas de budget. Du coup je suis polyvalente. Je fais quasiment tout, de la stratégie générale à l’accueil du touriste, du développement numérique au collage d’affiches (des fois même aussi je fais le ménage, c’est dire…). Des fois même, quand le budget est au beau fixe, je fais DRH et je gère une équipe. Ce descriptif te donne à la fois les avantages et les inconvénients de mon métier. Avantages, faire plein de choses tout le temps, être au cœur de l’action et dans la prospective, le développement, connaître le touriste pour mieux le servir (la plupart des directeurs en office de tourisme ne font pas d’accueil, les mêmes qui sont censés savoir et te dire ce que les touristes veulent et pondre des supports de communication dont les conseillères en séjour (c’est comme ça qu’on appelle les agents d’accueil maintenant, à l’instar des techniciens de surface – sauf que pour elles le métier a réellement changé, évoluant de distributeur de brochures à vacances-planner) se servent à l’accueil. Inconvénients, devoir tout survoler pour tout faire vite, porter la responsabilité de tout (quand ça marche pas) mais jamais trop de mérite (quand ça marche), batailler pour faire passer des idées au profit des visiteurs quand l’élu ne voit que par le local l’électeur… Pas facile tous les jours, mais je l’aime bien mon poste de responsable d’office de tourisme de petite structure. Et j’aime bien surtout le territoire sur lequel je bosse, un territoire rural où tout reste à faire et où le travail que je mène depuis 10 ans porte ses fruits petit à petit. Une vraie satisfaction de voir des touristes de plus en plus nombreux, de plus en plus fidèles, et des prestataires dont le business marche, surtout à notre époque. L’an prochain la réforme territoriale passera par ce territoire. Une fusion pour un territoire toujours rural (nous échappons à l’absorption par l’agglomération voisine), mais trois fois plus grand d’autres élus, tous avides de mandats, de pouvoir et d’indemnités diverses et variées. Avec d’autres collègues, moi issue d’une association, et les autres, tous fonctionnaires, avec des dents plus ou moins longues, avec des titres justifiés ou non, et des compétences venues de partout… J’ai étudié dans le tourisme jusqu’à Bac +4, et je risque d’avoir en direction un fonctionnaire qui a pour bagage des marchés publics et de la compta. Et de gentiment me dire de rester derrière mon comptoir distribuer des brochures qui ne seront même pas pratiques pour renseigner mes touristes. Alors là question job, j’ai les boules. Et ça m’énerve. Punaise je te raconte ma vie… Passons à la conclusion, donc…

Lundi avec Alice et Zaza – Histoire(s) de Job
Si j’avais su que ça existait, je serais plus allée vers l’infographie. Mais le CIO de ma ville, à part me faire faire un test sur ordi pour me dire que je n’étais pas faite pour les métiers altruistes (oups) et que je devais aller vers une voie artistique, ce à quoi la conseillère m’a dit « Ça tombe bien, tu fais option Cinéma ! Deviens intermittente du spectacle ! »… Bref, j’étais mal barrée. Mais dans le tourisme, on étudie pas mal l’art, et l’archéologie de fait, et puis au pire je pouvais essayer animatrice au Club Med ! J’ai donc fait Tourisme. BTS Tourisme (j’aurais pu faire Miss France tu vois).  Et après j’ai fait une maîtrise (séquence je me la pète : Mention Très Bien) dans le Patrimoine et l’Environnement. Et j’ai fait un stage, qui m’a permis de trouver mon job. Et je me suis formée en continu dans les métiers du E-Tourisme, en gros le numérique appliqué à la promotion touristique. Et là, enfin, je suis dans mon élément : je fais du journalisme, car je suis reporter de territoire, je fais du montage, car je réalise des petites vidéos pour le boulot, je fais de l’archéologie quand je cherche désespérément des infos sur un bled paumé pour en faire une visite guidée, et même de l’infographie car quand t’as pas de budget tu fais tout en interne (avec des logiciels de merde mais quand même…).

Bref à l’arrivée, je fais tout ce que je voulais faire, même si c’est avec peu de soutien et de reconnaissance, et au prix de pas mal de choses. Bon, j’ai abandonné la chanson mais il me reste toujours le karaoké…


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