Ni le ciel ni la terre: un voyage sensoriel aux confins du fantastique

Par Filou49 @blog_bazart
01 février 2016

 Sortie en DVD mercredi prochain,  le 3 février 2016 chez  Diaphana d'un film qui a eu une excellente presse à sa sortie en salles, et qui pourrait bien faire concurrence au grand favori Mustang pour le césar du Premier film pour lequel il est nominé

 Ce film c'est "ni le ciel ni la terre", qui est l'oeuvre d'un jeune plasticien reconnu,  créateur d’images, exerçant ses talents dans la photo, l’installation et la vidéo, célébré aussi pour ses courts métrages et qui surprend par sa singularité et son univers qui tranche assez radicalement avec le tout venant de la production hexagonale.

Nous sommes ici dans un cinéma , presque expérimental dans le sens où il nous amène à vivre une expérience visuelle et sensorielle assez particulière : on voit  même sans le savoir avant que le cinéaste est plasticien d'origine, tant Cogitore s'attache à soigner l'ambiance de son film, pour le moins  hypnotisant et  fascinant, en plongeant même aux racines du mystique.

A travers cette histoire de militaires français qui disparaissent  de façon totalement inexpliquée en plein Afghanistan, le jeune réalisateur français ose mêler deux genres peu usités dans le cinéma français, le film de guerre encré dans une certaine réalité et le film fantastique, aux phénomènes paranormaux puisque le  territoire où disparaissent les soldats- français et locaux-  est redouté par les habitants de la vallée qui l'appellent la Terre d'Allah et où personne n'a le droit d'y séjourner. 

On est particulièrement séduit par la beauté des scènes de nuit, au plus proche de la tension, où les visages illuminés  des soldats par la seule lumière étrange de la vision nocturne laissent une impression assez fascinante.

Dommage que l'écriture, qui a pourtant bénéficié du concours  de Thomas Bidegain, le scénariste des derniers Jacques Audiard (et réalisateur  Les Cowboys sort en fin d'année dernière), soit plus faible et surtout le désir des auteurs du film  de ne donner aucune explication rationnelle  aux phénomènes étranges dont sont victimes  ces soldats donne au film une sensation de faire du surplace et de n'avoir pas grand chose à dire d'autant plus qu'excepté le personnage de Jérémie Renier, formidable en capitaine dont les certitudes s'ébranlent au fur et à mesure, les autres personnages du groupe ne sont pas vraiment incarnés..

Bref, devant Ni le ciel ni la terre, le fan de scénario calibré et aux rebondissements touffus- que j'avoue être pourra être frustré par l'écriture, mais l'amoureux d'images magnifiques et saisissantes en revanche ne pourra que s'incliner devant la force de la réalisation d'un Clément Cogitore dont nous suivrons les prochains films avec un intérêt certain...

Bande-annonce : Ni le Ciel ni la Terre