Luz n’est pas seulement le dessinateur de cet album, c’est aussi celui qui a osé se moquer du Prophète Mahomet en couverture de Charlie Hebdo. C’est pourtant lui qui arrivera en retard à la réunion de rédaction du 7 janvier 2015, le jour de son 43ème anniversaire, échappant ainsi de justesse au massacre perpétré par les frères Kouachi au nom d’Allah. Arrivé sur place quelques minutes après le drame, il découvre ses confrères et amis gisant dans un bain de sang. Ils sont morts… lui se relèvera, mais cela prendra beaucoup de temps…
À ce titre, cet album est une sorte de thérapie, où l’auteur se livre et se met à nu. Du « tak tak tak » des kalachnikovs des frères Kouachi à cette protection rapprochée qui ne le lâche pas d’une semelle, en passant par Ginette, sa boule au ventre, Luz partage ce qu’il ressent. Il nous donne les clés de son mental et invite à constater les dégâts : du choc de la découverte de la tragédie à ses crises, en passant par la difficulté de retrouver son dessin ou le goût de vivre…
« Un jour, le dessin m’a quitté. Le même jour qu’une poignée d’amis chers. A la différence qu’il est revenu, lui. Petit à petit. A la fois plus sombre et plus léger. Avec ce revenant, j’ai dialogué, pleuré, ri, hurlé, je me suis apaisé à mesure que le trait s’épurait. »
Un incontournable de 2015 !