Le livre :
Carnets de thèse de Thiphaine Rivière aux éditions du Seuil, 179 pages, 19 € 00.Publié le 19 mars 2015.
Pourquoi cette lecture :
C'est un titre que j'avais envie de lire depuis un long moment, mais je n'avais pas encore pu le trouver en bibliothèque. Quand ce fut enfin le cas, je me suis lancée. Rien que le titre et la couverture m'avaient charmé.
Le pitch :
Quand une jeune enseignante quitte son collège de ZEP pour se lancer, euphorique, dans une thèse, elle n'imagine pas le chemin de croix sur lequel elle s'engage... Autour de Jeanne défile l'univers des thésards : le directeur de recherche charismatique, expert dans l'art d'esquiver les doctorants qui attendent fébrilement la lecture de leurs pavés ; la secrétaire usant de toute l'étendue de son pouvoir d'inertie dans le traitement des dossiers dont on l'accable ; les colloques soporifiques où sont livrés en pâture les aspirants chercheurs ; les amphis bondés de première année devant lesquels ils s'aguerrissent en étrennant des cours laborieux payés au semestre et dont ils recueillent les fruits dans des copies désarmantes de candeur ; la jungle de la compétition académique et le dénuement d'une université malmenée ; la famille et les amis qui n'y comprennent rien ; l'infortuné compagnon endurant par procuration le calvaire de cette thèse qui n'en finit pas...
A la manière d'un récit d'apprentissage, avec drôlerie et finesse, ce roman graphique raconte le quotidien de doctorants qu'on compte aujourd'hui en France par dizaines de milliers et qui, comme Jeanne, poursuivent leur recherche comme une quête existentielle. Vous en connaissez forcément. Après avoir lu ce livre, vous ne leur demanderez plus : "Alors, cette thèse ?" Après trois ans de thèse de littérature et un travail administratif au sein de l'école doctorale d'une grande université parisienne, Tiphaine Rivière a ouvert un blog illustré, "Le bureau 14 de la Sorbonne", et s'est réorientée vers la bande dessinée.
Ce que j'en pense :
J'ai attendu pour lire ce roman graphique, mais je ne regrette pas. C'était vraiment une lecture sympathique et qui m'a replongé dans l'impitoyable monde de l'université, ses méandres, ses jeux de dupes, ses casses-tête, ses coups bas, ses joies aussi, etc...
Le moins que je puisse dire c'est l'ensemble du récit sent fortement le vécu et après avoir lu un peu la biographie de l'auteur, cela se confirme. C'est très logique. On parle toujours mieux de ce que l'on connaît. Et puis ce changement de carrière m'a l'air d'être excellent !
Graphiquement, ce n'est pas ce que j'ai pu voir de plus fou, mais on rentre bien dans l'histoire et surtout, on y navigue avec une grande aisance. Tout y est. Les dialogues sont bien construits. Les personnages certainement avec des traits un peu grossis encore que j'ai des souvenirs pires que cela. Ben oui, j'ai eu la joie et le bonheur de travailler pour une université (administratif) durant mes études. Mon mari a effectué quelques vacations et en plus nous étions élus aux diffèrents conseils internes. De quoi voir la machine et ses pions bouger.
En bref, c'est drôle, réaliste sur bien des points, mais bon cela ne se passe pas toujours ainsi heureusement. C'est piquant et ironique. À lire !
Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20