Titre : Gulliveriana
Scénariste : Milo Manara
Dessinateur : Milo Manara
Parution : Juin 1996
Cela fait bien longtemps que je suis un grand fan de Milo Manara. Mais je m’étais arrêté à l’aspect graphique : exposition, livres d’illustrations… Il était plus que temps pour moi de m’attaquer à ce qui a fait son succès : ses bande-dessinées. « Gulliveriana » est sorti en 1996, ce n’est pas donc une œuvre de jeunesse de l’auteur, mais certainement un très bon choix pour découvrir l’art de la bande-dessinée érotique.
Comme son nom l’indique, « Gulliveriana » est inspirée des voyages de Gulliver comme le montre bien la couverture. On y découvre l’héroïne en petite tenue, cachant son sexe d’un tricorne, tout en étant partiellement attachée par des cordes. Partout autour d’elle, des êtres minuscules l’observent. Il est de bon ton de récupérer les contes de notre enfance pour les détourner et Milo Manara s’en fait ici un plaisir. Ainsi, son héroïne, après avoir bronzé nue (forcément), perd son maillot de bain et se réfugie sur un bateau abandonné. Elle y trouve le livre des voyages de Gulliver et va accoster tour à tour sur différentes îles où la population y est plus surprenante à chaque fois !
Observer le corps féminin sous toutes les coutures
Qui dit érotisme, dit dessin. Manara est un maître en la matière quand il s’agit de dessiner des femmes et « Gulliveriana » rend honneur aux courbes féminines. Chaque case est une merveille, chaque pose un enchantement. Que ce soit dans l’attitude, le regard, les lèvres délicatement entrouvertes, l’abandon… Tout est indécent dans le dessin de l’auteur. La sensualité qui s’en dégage est incroyable. La couleur met parfaitement en valeur le trait de l’auteur avec simplicité.
« Gulliveriana » est une œuvre formidable. Terriblement indécente mais finalement très sage, elle parvient à mêler sensualité et second degré. N’hésitez pas à vous laisser transporter par le talent de Milo Manara. Il y a peu de chances que vous soyez choqué par cet ouvrage, mais vous serez à coup sûr un peu émoustillé.