Il y a les cinéastes qui répondent à l'ambition de leurs intentions et il y a ceux qui se donnent des airs au-dessus de leur talent réel. Green Inferno éloigne Eli Roth des capacités qu'on pouvait lui prêter au départ, lorsque son statut de cancre de la classe le rendait encore attachant. Et c'est entièrement de sa faute.
On était prêt à aimer le projet de payer tribut à tout un pan du cinéma bis tendance cannibalisme, rendu célèbre par Ruggero Deodato. Dans sa deuxième partie fantasmée, Roth confronte sa potacherie d'antan avec une violence frontale et puérile, totalement gratuite. Le sadisme promis répondra sans doute aux attentes de ceux pour qui une bonne grillade humaine est une partie de plaisir.
On en resterait là si Green Inferno ne se donnait pas des airs d'œuvre politiquement ambiguë. Une heure interminable durant, Roth fait montre d'une laideur esthétique et d'une direction d'acteurs aux fraises, en plus d'être incapable d'aligner deux dialogues concevables. Sa description du monde est pour le moins puante, entre les indigènes idiots et une cause humanitaire en noir et blanc. De l'ambition, oui. Du gâchis, aussi.
Green Inferno est disponible en Blu-Ray, DVD & VOD.