Habitant discret mais omniprésent de nos forêts, l’écureuil n’est pas l’animal le plus simple à photographier dans le jura neuchâtelois. Contrairement à ses cousins de Hide Park à Londre ou du Madison square garden de New York qui se laissent facilement observer, approcher et parfois même caresser, les écureuils des forêts sont beaucoup plus réservés, et restent sur leurs gardes lorsqu’un bipède approche.
Surpris alors qu’il s’activait à retourner le tapis de feuilles mortes à la recherche d’un repas, cet écureuil s’est empressé de grimper sur le premier arbre venu pour pouvoir m’évaluer en toute sécurité. Malgré la pluie battante, le petit acrobate des cimes est resté immobile de longues minutes sur sa branche de sapin avant de débuter un numéro de trapeziste digne du cirque Knie. Sautant de branches en branches avec une grâce sans nul autre pareil, l’écureuil a quitté la piste comme par magie après une ultime voltige, sous les applaudissements soutenus des grosses gouttes de pluies tombant sur le chapiteau forestier.
Val-de-Travers, le 31 janvier 2016