Dylan dog, statue vivante chez Mosquito

Par Hectorvadair @hectorvadair
Dylan dog : statue vivante
Mari & Enna
Mosquito
Oct 2015
Dylan dog est un personnage étonnant, issu en 1986 de l'imagination de l'auteur italien Tiziano Sclavi. Il s'agirait de la première bande dessinée d'horreur des éditions Bonneli, la plus connue des maisons de fumetti transalpines, active depuis les années 40 et connu pour ses petits formats édités en France, entre autre chez Lug.
Ce jeune et galant ex flic londonien, qui pourrait être comparé aujourd'hui  à l'agent Mulder de la célèbre série TV, s'est mis à son compte et enquête sur tout ce qui sort de l'ordinaire. C'est ainsi qu'il a été amené, au cours des très nombreuses aventures qu'il a déjà vécues à combattre "des vampires, des loups-garous et des fantômes sans oublier des monstres bien plus dangereux et déloyaux: les violences domestiques, le racisme, l'indifférence, la soif de pouvoir, l'ennui". (Wikipedia)
En France, après les éditions Hors collection (4 volumes en 2001-2002) et Panini (2 albums en 2013), c'est la troisième fois qu'un éditeur tente de relancer l'intérêt sur ce personnage très célèbre chez nos voisins italiens. Les éditions Mosquito, dans la lignée de leur politique de découverte et d'hommage au patrimoine BD transalpin nous proposent donc ce premier volume sous une forme cartonnée moyen format au papier épais d'une histoire parue originellement en 2008.(1)
Statue vivante conte les déboires de Violet, une jeune femme sculptrice, mêlée malgré elle à une affaire sordide de meurtres au sein d'un cimetière. Il se trouve que les meurtriers apparents sont justement des statues provenant de son atelier...
Si l'histoire nous plonge dès le départ dans un fantastique assez classique et de bon aloi, et que l'enquête, plutôt bien scénarisée par Bruno Enna, fait cependant davantage penser aux ambiances de notre détective national Nestor Burma, qu'à celles par exemple, d'un Hellboy,  ce sont surtout les magnifiques cases de Nicola Mari qui donnent tout le relief à cet album. Le noir et blanc onctueux de l'artiste oscille entre ce qu'il y a de meilleur chez des dessinateurs comme Munoz, ou Igor Baranko, et la qualité du papier, encore une fois, comme l'impression très réussie, participent pleinement au rendu graphique.
Du bel ouvrage, et l'envie de mieux connaitre ce héros, dont on effleure juste le tempérament ici.
Ça tombe bien, les premiers épisodes sont encore disponibles chez Panini, et un autre épisode suivra en 2016 chez Mosquito.
(1) voir l'excellent article récapitulatif sur Bdzoom
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