La foutue femelle

Publié le 12 juin 2008 par Jlhuss

… le poète et le banquier

Parlons donc de l’excision et autres dévorations cannibales. Même pas peur. C’est “gore”, mais je suis lancée. J’adore me mettre en colère. Je fais ça très bien.

Il faut bien reconnaître que l’Afrique que je citais plus haut en exemple dans le cas de la famille communautaire a aussi ses pratiques abjectes. Elles vont loin dans “l’insulte”. La virginité ne suffisant plus. Il faut encore aller couper la liberté féminine encore plus loin vers sa racine, et creuser jusqu’au plaisir. Dans le plaisir, on est libre, on s’envole, on se fait la malle. Pas de plaisir donc : coupons, ligaturons. « Mais, disent les gens qui lisent les journaux, les femmes sont complices ? » Ah ! Le voilà le bel argument qu’on nous ressert à chaque fois que l’on parle d’excision : on dit « oui oui j’entends mais ce sont des pratiques infligées par les mères, pratiquées par des femmes… » Et oui ! Evidemment. Une mère dominée et excisée ne trouve de sens à tout cela qu’en faisant sien son supplice et en intériorisant la place qu’on lui donne. Tout cela est porté ensuite en grande pompe sur le plan de la culture : « c’est notre culture » disent-elles, leurs maris campés derrière, un regard sombre pour la caméra. Elles arrivent à y croire elles-mêmes, en grande sincérité, car renoncer à poursuivre c’est s’acculturer, se dessaisir et ne pas « se continuer ». En quelque sorte c’est « avoir vécu pour rien », c’est pourrir et pas seulement mourir. Voilà donc aussi ce qui amène une femme que je connais et que j’aime, et qui est une si bonne personne, à renier sa propre fille, musulmane, parce qu’elle se marie avec un « Gaulois » (un Français né de parents français et de grands-parents auvergnats ou bretons). Parce que dans ce saint des saints du corps entre l’étranger, celui qui menace « la culture », parce que la liberté prise par la fille annihile la vie entière de la mère, la range à la case « curiosité ethnique ». Alors oui les femmes font subir aux femmes parfois bien pire que ce que tentent les hommes. Oui.
Et ce temps à la vie longue. Il marche l’amble des cultures et des raidissements identitaires de ceux qui ne veulent pas pourrir.

Voici pour les mutilations et autres entraves.

Et parce que le plaisir voisine avec le loisir, ne laissons pas de loisir à cette foutue femelle, du loisir à l’évasion, il n’y a qu’un pas. Le travail ou bien le plein ennui. Voilà ce qu’il leur faut. Pas de jeu pour les femmes. D’ailleurs, vous n’avez pas remarqué : les femmes ne jouent plus à partir de leur adolescence… Quel manque d’imagination !

Qu’elles travaillent à la limite, oui, mais qu’elles dirigent ! Folie ! Lorsqu’elles dirigent en plus, “elles” sont si “abusives”, “hystériques”, “castratrices”… Combien de femmes au travail n’ont pas entendu ces lieux communs… ou encore, les femmes dans le travail ont un côté « pratique », « terre-à-terre », « si concret »… J’t'en ficherai ! C’est un peu comme affirmer bêtement que les noirs ont le sens du rythme.

Mais bien sûr benjamin, je ne doute pas de votre sens de l’égalité, je ne vous accuse en rien, ni vous Guess, ni le Chat bien sûr, ni tous les autres. Pas macho moi, pas macho moi, ni moi ! Mais alors qui alors ? Ceux que caricature caméra café ? À quoi peut-on les reconnaître ? à la gourmette ? aux poils ? Ou bien au costume alors ? Ceux qui ne nous recrutent pas entre trente et quarante ans parce que bébé guette ? Ceux qui paternalisent lorsque l’on a un découvert à la banque ? Une fois au lieu de répondre au banquier, j’ai laissé mon mari décrocher pour faire une farce à Monsieur B, mon imbécile de responsable de compte. Ah çà ! Il n’a même pas essayé de lui fourguer le Provisio habituel ! il a remballé ses phéromones et ses formules de crédit. Jubilation !

Mais ils sont où alors les machos si vous n’en êtes pas un peu un vous-même ? c’est un peu comme les gens qui ont voté pour Sarkozy. 60 % hier, personne aujourd’hui !

Bon allez, j’arrête, j’ai bien ri. Ça suffit comme ça.

Je vous laisse. Le dîner à préparer….

Lana

“Entre l’ancien et le nouveau
Votre lutte à tous les niveaux
De la nôtre est indivisible
Dans les hommes qui font les lois
Si les uns chantent par ma voix
D’autres décrètent par la bible”

(Jean Ferrat)

L’avait bien raison Jeannot. L’a encore raison d’ailleurs et même, il a encore plus raison aujourd’hui qu’hier, ce qui me désespère d’ailleurs parfois, c’est vous dire ! A quel point ! Il avait raison.

A part ça, chacun explique le monde en choisissant les “catégories” qui lui conviennent, question de sensibilité (à ce qu’on dit), d’intérêts aussi (mais on le dit moins).

Pour Makhno (l’intuitif), pas toujours aussi “gentleman” dans la vraie vie que ne le laisse à penser l’image virtuelle qu’il veut bien donner de lui (faut être honnête), le monde ne s’explique pas (vous l’aviez sans doute deviné), au travers de certains antagonismes improbables du style : hommes/femmes, athées/croyants, ch’timis/francophones, frites/macaronis, Beatles/Rolling Stones, vierges ou pas, etc…

“Pour accoucher sans la souffrance
Pour le contrôle des naissances
Il a fallu des millénaires
Si nous sortons du moyen âge
Vos siècles d’infini servage
Pèsent encore lourd sur la terre”

“Si nous sortons du moyen âge”. Eh ! Jeannot ! T’es sûr ?

J’sais pas, mais par moments j’ai l’impression qu’on y retourne tout droit au moyen âge.
Pas seulement à travers ce qu’on nous dit d’ailleurs, mais surtout à cause de ce qu’on ne nous dit pas, mais avec tant de force qu’on croit l’entendre.

Écoute Louis, Makhno !

“Le monde sera beau
Je l’affirme et je signe.”

Ouf! Merci Louis !

Cordialement

Makhno

Guess Who :

Je vous demanderai d’étudier le développement que pourra prendre cette affaire si l’annulation du mariage est re toquée en appel et confirmé en cassation.

Donc, nos deux personnages se retrouvent mariés.
Rien ne change dans la tête de cet homme et il continue d’estimer ne pas pouvoir poursuivre son union. Il va donc demander le divorce, qu’il obtiendra, même si la femme s’oppose : en cas de séparation depuis plus de deux ans (ce qui est le cas déjà aujourd’hui) le divorce sera prononcé, même si l’un des conjoints s’oppose, par « altération du lien conjugal »

Et nous voilà quelques années plus tard au point de départ.

Que proposez-vous ? Refuser le divorce ? Sous quel motif ?
Avez-vous imaginé un seul moment que l’on puisse refuser un divorce pour un motif quelconque ? Que penseront toutes ces femmes qui veulent divorcer et qui désormais seraient sous le coup d’une décision négative arbitraire de la part du juge, prise en fonction de ses propres convictions ?
Restreindre cette liberté n’est ce pas condamner à vivre ensemble des êtres qui ne s’aiment pas ? Cela doit être l’enfer je suppose…

Il y a une autre chose qui me choque : je vois très peu de monde se soucier dans cette affaire de l’opinion, du sort et des conséquences sur cette pauvre femme ; risquer de se retrouver mariée pour divorcer plus tard cela doit être vraiment traumatisant. Je ne vois pas grand monde favorable à l’appel qui tienne vraiment compte des souffrances de cette femme

Je me permets de vous raconter ce que je dis, dès que l’occasion se présente à ma propre fille : qu’il y a des hommes cons et des hommes bien, que pour trouver un homme bien il faut d’abord assurer sa propre liberté économique et intellectuelle. Et que pour cela, il faut qu’elle se batte, ne jamais douter de ses décisions et que dans la vie elle ne pourra compter que sur elle-même.

Guess Who