Exposition du 5 février au 8 avril
Vernissage vendredi 12 février à 18h30
Du Caire à Rome, d'Hollywood à Babelsberg, de Paramount à Fox, Laure Vasconi a vadrouillé, déambulé, flâné, rêvé, toujours armée de sa prothèse devenue naturelle, l'appareil photo. Dans des studios plus ou moins en activité, en sommeil, voire en déshérence, elle a observé les coulisses des usines à rêves du XXème siècle, capté l'envers, les plis, l'inconscient du cinéma, saisi le hors champ des films. Dans des locaux le plus souvent déserts, mais parfois peuplés de quelques employés, fourmis invisibles mais indispensables de la grande ruche cinéma, elle n'a eu de cesse de photographier ce que les foules ne voient jamais : la béance du cinéma, la latence entre les films, avant ou après que ceux-ci soient fabriqués. Hangars vides, trétaux, cimaises, machineries, vestiaires, placards, tiroirs, costumes, perruques, mannequins forment le monde englouti, le labyrinthe obscur, le liquide amniotique de la vie des films, toujours soustrait à la vue du public. Géologue, spéléologue, exploratrice du cinéma, Laure Vasconi opère donc un travail de dévoilement, révélant les entrailles cachées de la plus grande machine à fantasmes des cent-vingt dernières années. 120 ans, c'est vieux, et c'est aussi cet âge canonique, cette possible agonie qu'enregistre la photographe, produisant les dernières traces d'un art et d'un monde, d'une "industrie artisanale" en voie d'être submergés par l'ère digitale.
Documenter les coulisses d'un art en pleine mutation, c'est aussi produire un genre de film en images fixes, c'est prolonger la magie du cinéma et sa puissance d'évocation : tel est l'art paradoxal de Laure Vasconi, telle est la beauté émouvante de sa série sur les grands studios.
Serge Kaganski
Textes de Caroline Boidé
" Les images photographiques jouent un rôle important dans la manière dont nous définissons notre rapport aux lieux, et plus que toutes autres, les photos de famille participent à notre définition du foyer.
Ce sont des cartes cachées qui indiquent les routes que les individus ont empruntées durant leur vie. Les raisons de voyager sont nombreuses...la migration est une expérience quasi universelle et les photographies sont faites pour voyager. Petites, légères et faciles à dissimuler, elles peuvent être emportées partout.
Le projet de Laure Vasconi aborde ces images voyageuses, des images qui ont été prises par des gens qu'elle a rencontrés et qui vivent dans la périphérie de Paris... Elles interrogent le lieu où vous vous situez sur le territoire, le lieu où désormais, vous vivez. "
Paul Wombell
Un projet réalisé dans le cadre de la mission France(s) Territoires Liquides
Espace Saint-Cyprien , 56 allées Charles de Fitte 31300 Toulouse Tél :05 61 22 27 77
Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 18h30.