[Dans un coin de ma maison, le rose explose] Tandis que je lis le recueil de nouvelles acides J'envisage de te vendre (j'y pense de plus en plus) de Frédérique Martin... et que mon corps épuisé par l'hiver remonte doucement la pente. J'étais en arrêt cette semaine. Bref, parce que dans ma vie c'est comme ça, il y a tout ce que je voudrais faire, ce que mon corps ne peut pas, mon énervement, mes impatiences, les larmes qui coulent parfois et l'obligation d'accepter, de s'organiser. Ma maladie s'appelle fatigue (ou myopathie). Elle sait se faire invisible. Il m'arrive de l'oublier quand je vais bien, il m'arrive de croire alors que je peux vivre une vie normale, mais non, non ce n'est pas possible. Elle est depuis toujours à mes côtés, comme une amie toxique qui saurait me tenir la main et quand exactement à chaque fois m'entraîner avec elle vers le bas. Et il y a le regard des autres, l'incompréhension quand je panique devant une action à accomplir. Mais comment expliquer le mouvement de trop, la sortie de trop ? A vous tous qui marchez trop vite, plus loin, plus fort que moi. Et tout ce que je voudrais faire, tout ce que je n'ai jamais pu, toutes ces fois où j'ai du vous dire non, les écarts que je paye fortement. Voilà. C'était juste un petit mot sur ça, sur les maladies invisibles, sur le découragement que je ressens parfois, sur le jugement, sur la difficulté d'expliquer. Parce que bizarrement, je n'ai pas l'air de..., tant mieux sans doute, oui tant mieux, mais ce n'est pas toujours facile de se sentir en marge du mouvement général, de se sentir bizarre, molle. Bref, grosse fatigue... Mais dans le fond, rien de grave, seulement un petit ras le bol et quelques difficultés à accepter cette fatalité. Et bientôt, de nouveau des lectures sur ce blog. ;) Promis. C'était juste un petit aparté, que je dédie à tous les bizarres comme moi qui passeraient par là.