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Marie stuart, reine d'ecosse - 6/10

Par Aelezig

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Un film de Charles Jarrott (1971 - UK) avec Vanessa Redgrave, Glenda Jackson, Timothy Dalton, Nigel Davenport, Trevor Howard, Patrick McGoohan, Ian Holm

Elliptique.

L'histoire : XVIe siècle. La jeune reine d'Ecosse, Marie Stuart, vit à la cour de France où on lui a fait épouser le dauphin François, pour que l'Ecosse ne soit pas croquée par le vorace voisin anglais, Henri VIII. Elle ne sera pas reine longtemps, son mari meurt à peine couronné, à peine marié. A 19 ans, elle est veuve, dans un pays étranger. Il est temps pour elle de retrouver un royaume, son royaume, l'Ecosse, dirigée par des régents successifs. Marie est catholique, l'Ecosse majoritairement protestante. Elle veut cependant la liberté religieuse mais aura bien du mal à imposer cette tolérance et à tenir tête aux ambitieux qui l'entourent, persuadés que cette jeune femme n'est pas apte à gouverner. Et ce n'est pas Elisabeth, qui a succédé à son père Henri, en Angleterre, qui va l'aider. Marie est héritière en ligne quasi directe de la couronne d'Angleterre, et même pour certains, LA seule légitime, Elisabeth étant née du mariage controversé d'Henri VIII et d'Anne Boleyn. Un danger donc. Elisabeth s'arrange pour que Marie épouse un jeune Lord anglais, séduisant, mais peu reluisant... Avec lui à ses côtés, la jeune reine va tomber rapidement et sera vite abandonnée de tous.

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Mon avis : Je vous l'avais dit, la voici ! Cela faisait très longtemps que je voulais voir ce film. J'avais adoré Anne des mille jours, du même réalisateur, qui racontait le destin d'une autre reine du XVIe siècle, Anne Boleyn. Mon billet de l'époque n'est hélas pas très étoffé, c'était les débuts de mon blog, et je mettais juste mon avis sans trop détailler. Donc, finalement, je ne m'en souviens pas trop, malgré la super note que je lui ai attribué ! Quand j'ai appris, entre-temps, que Jarrott avait aussi fait un film sur Marie Stuart, il me tardait de le découvrir.

Car, il faut le préciser, je suis une fan hystérique de trois reines du XVIe : Anne Boleyn, seconde épouse du roi Henri VIII ; sa fille, Elisabeth Ière, dont le règne fut long et riche ; et Marie Stuart, reine d'Ecosse, et cousine d'Elisabeth. Pourquoi ces trois femmes ? Pourquoi ce siècle ? Le lien familial entre elle est-elle pure coïncidence dans mon attrait pour elles ? Le fait qu'elles soient toutes les trois des têtes couronnées (en même temps, les femme du peuple, n'ont guère intéressé les historiens...) influence-t-il mon âme de midinette ? Je n'ai aucune réponse. C'est comme ça, et ça fait plus de quarante ans que ça dure. Il y en a qui sont fans de Johnny, le suivent dans ses tournées, lisent, voient, écoutent tout ce qu'ils trouvent sur leur idole. Moi c'est Anne, Elisabeth et Marie. Quand je vais en Angleterre... je me prosterne sur la terre de ce qui me semble être la mère patrie ; à Westminster Abbey, je verse ma larmichette en caressant les tombes des deux cousines, ennemies jurées dans la vie, réunies comme des soeurs dans la cathédrale. Dans la cour de la Tour de Londres, j'ai failli m'évanouir quand, sans le savoir, j'ai foulé l'endroit l'on avait tranché la tête d'Anne (c'est un gardien qui m'a dit après "C'est drôle, c'est juste là qu'on a coupé la tête de la reine Anne !"). Bref, je suis folle.

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Et bien ce film m'a déçue. C'est beau, les acteurs sont remarquables, les décors, les paysages, les costumes, tout est magnifique. Mais deux heures pour traiter la vie de Marie, c'est beaucoup trop court ! Elle a eu un destin tellement incroyable, tellement rocambolesque, tellement tragique... Il faudrait faire une série, en fait. Trois ou quatre saisons, ça m'irait bien. 

Parce que là... à force de supprimer tel ou tel événement, on donne évidemment un portrait subjectif de cette femme. On a quasiment occulté toute la partie politique, pour ne s'intéresser qu'au côté romanesque. Résultat, Marie semble une pauvre petite chose très naïve, voire un peu sotte, manipulée par ses conseillers et ses maris (elle en a eu trois ; seul le dernier l'a utilisée, et encore, les historiens ne sont toujours pas d'accord à ce sujet). On ne voit strictement rien de ses combats pour tenir tête aux lords écossais, pour tenter d'instaurer la liberté religieuse, son incessante correspondance avec sa cousine Elisabeth pour discuter "paisiblement" de la question de la succession, ses relations avec la France et ses oncles, les Guise, etc. Je n'ai donc pas été très contente de la voir réduite à une jolie petite princesse, complètement à côté de la plaque, et martyrisée par sa cousine (pas faux, mais plus complexe). L'emprisonnement de Marie en Angleterre a duré près de vingt ans... presque la moitié de la vie de la reine ; qu'elle n'a pas passée à faire de la broderie... mais à tenter de s'évader ou de se faire libérer par la France, l'Espagne ou Rome (une multitude de plans ont été envisagés) ! Dans le film, il occupe dix à quinze minutes à tout casser ! Voyez un peu la disproportion... Mais tout ça, je me répète, c'est impossible à raconter en deux heures. On ne voit rien non plus de la vie de cour, des petites folies de Marie qui adorait danser, chanter, jouer de la musique, rien de sa passion pour la chasse... On dirait qu'elle vit tout le temps entre quatre murs dans un sombre château où il ne se passe rien...

Il y a par ailleurs plusieurs erreurs historiques (du moins pour ce qu'on en sait...) et notamment : Marie et Elisabeth ne se sont jamais rencontrées !

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Je reviens sur les comédiens, qui sont formidables, vraiment. A commencer par Vanessa Redgrave, touchante ; un mix entre Deneuve et Brigitte Fossey (de l'époque). J'ai aussi été emballée par Glenda Jackson, dans le rôle d'Elisabeth, parfaite, très déterminée, très futée, très femme (malgré tous les qualificatifs qu'elle a reçues par la suite...). Mais aussi... et là je crois que certains vont éclater de rire : par Timothy Dalton (blond pour l'occasion) ! Qui joue Henri Darnley, second époux de Marie. Un personnage pas très gratifiant à jouer car il était falot, lâche, vaniteux, colérique, jaloux, débauché, et un poil neuneu... Et bien le Timothy est juste génial : il reste un beau gosse, beau parleur, attirant, et l'on comprend que Marie a pu tomber amoureuse de lui, tout en révélant parallèlement ses innombrables défauts que la jeune femme découvre au fil du temps. Le reste du casting n'est pas en reste, mais ces trois-là m'ont vraiment scotchée.

Bon moi maintenant, j'attends une série. Il y en a une nouvelle en ce moment sur Cromwell, le conseiller d'Henry VIII. Alors je me demande ce qu'ils attendent pour me pondre un 3 x 4 x 12 : Anne, Elisabeth, Marie. 

Et le film entre - youpi - dans le Challenge 2016, catégorie Biopic historique.

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