Magazine Cinéma

[Critique] The Revenant

Par Wolvy128 @Wolvy128

5-étoiles

Affiche the revenant
Tout juste un an après Birdman, qui avait déjà considérablement marqué les esprits, le réalisateur mexicain Alejandro González Iñárritu revient avec The Revenant, un film complètement différent mais tout aussi prodigieux, sinon plus.

Inspirée de faits réels, l’histoire prend place dans une Amérique profondément sauvage et s’intéresse à Hugh Glass (Leonardo DiCaprio), un trappeur qui est attaqué, et grièvement blessé, par un ours. Abandonné par ses équipiers, il est laissé pour mort. Mais Glass refuse de mourir. Seul, armé de sa volonté et porté par l’amour qu’il voue à sa femme et à son fils, il entreprend un voyage de plus de 300 km dans un environnement hostile, sur la piste de l’homme qui l’a trahi (Tom Hardy). Sa soif de vengeance va se transformer en une lutte héroïque pour braver tous les obstacles, revenir chez lui et trouver la rédemption.

Il est des films qui parviennent quasiment instantanément à marquer les esprits, retourner les cœurs et régaler les rétines. Par sa maîtrise technique ahurissante, The Revenant fait définitivement partie de ceux-là. Doté d’une mise en scène virevoltante et immersive, le long-métrage nous plonge immédiatement dans le quotidien éprouvant de Glass. Mieux encore, il nous le fait ressentir comme jamais. A l’image par exemple de cette scène d’ouverture dantesque qui dicte magnifiquement le ton. Iñárritu oblige, les plans séquences sont nombreux et se révèlent tous plus somptueux les uns que les autres. Totalement au service du récit, ils retranscrivent avec brio l’intensité des événements et décuplent, de ce fait, magistralement l’immersion dans le film. Une immersion encore un peu plus accentuée par la sublime photographie d’Emmanuel Lubezki. D’une beauté onirique et terrifiante, ses images imprègnent nos pensées encore longtemps après le visionnage. Dieu sait que tourner exclusivement en lumière naturelle a dû causer de gros retards de production, et accessoirement une grosse augmentation du budget, mais ce niveau d’exigence n’est absolument pas vain au regard du résultat final. Chaque plan qui compose les 2h36 de film est effectivement d’une précision phénoménale qui confine littéralement au génie.

Photo the revenant
Et si le scénario – récit de survie et de vengeance somme toute classique – s’avère forcément moins surprenant que la réalisation, il n’en demeure pas moins intéressant dans les thématiques qu’il parvient discrètement à développer. Au travers du parcours sanglant de Glass, le réalisateur aborde effectivement les notions de rêve et de souvenir (entre autres), toutes deux trouvant ici une véritable dimension spirituelle. Une dimension dont la portée est directement liée au pouvoir évocateur des images de Lubezki et Iñárritu. En ce sens, les choix techniques du cinéaste mexicain ne se résument absolument pas à des artifices prétentieux mais se placent totalement au service du récit, et contribuent par conséquent pleinement à l’incroyable expérience sensorielle que le long-métrage propose. Aussi bouleversante soit-elle, l’expérience ne serait toutefois rien sans la performance monstrueuse de Leonardo DiCaprio. Au sommet de son art, l’acteur américain dévoile une multitude d’émotions, bien souvent sans avoir à prononcer le moindre mot, et clôture le film d’un regard désarmant dont la puissance émotionnelle se passe vraiment de tous les mots. Compte tenu de la concurrence, l’Oscar de meilleur acteur lui semble définitivement destiné cette année. A ses côtés, Tom Hardy et Domhnall Gleeson font bien mieux que se défendre en proposant des interprétations habitées et intenses.

En conclusion, The Revenant s’impose donc comme une œuvre viscérale, aussi intense et violente que belle et bouleversante. Porté par un DiCaprio à nouveau impérial, et soutenu par une mise en scène incroyablement immersive, le film offre une expérience sensorielle complètement inouïe. Le genre d’expérience qu’on ne vit assurément pas tous les jours dans une salle de cinéma, qu’on adhère ou pas au projet. Attention chef d’œuvre !



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Wolvy128 10317 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines