Shigeji, un jeune charpentier de 26 ans vient de perdre ses parents, morts dans un incendie qui a ravagé leur entreprise familiale. Le voilà donc seul, déterminé à reconstruire l'héritage de son père, quitte à refuser l'aide de quiconque.
Mais l'arrivée de Ritsu, son amie d'enfance va changer la donne. Agée de 20 ans, elle s'occupe d'un groupe d'enfants orphelins. Ces derniers se retrouvent à la rue, leur établissement d'accueil, se trouvant à proximité de l'entreprise a lui aussi été détruit. Elle décide de venir habiter chez Shigeji qui se retrouve alors dans une drôle de cohabitation qui va être difficilement gérable.
Chiisakobé est un véritable coup de coeur. Minetarô Mochizuki est rès connu au Japon et l'auteur de Dragon head que j'avais adoré (voir le billet ici).
Mais c'est dans un registre très différent et avec un style très épuré qu'il aborde ce manga. Cette histoire a le mérite de nous plonger dans une narration plutôt lente, ce qui n'est pas un problème, au contraire.
Ce sont dans les attitudes, les regards, les émotions retenues des personnages que tout se joue. C'est aussi le quotidien japonais qui nous ai montré (avec de nombreux détails), ce qui fait tout l'intérêt de ce manga.
Au départ, l'histoire semble banale. Le lecteur ne sait pas trop où il met les pieds, d'autant plus que la personnalité de Shigeji est intriguante (et ce n'est pas seulement du à son visage recouvert en grande partie par sa barbe et ses longs cheveux qui cachent les yeux!).
Subtilement, Minetarô Mochizuki nous parle des sentiments contrastés de l'être humain et de sujets délicats. Comment Shigeji va-t-il se reconstruire personnellement tout en honorant les paroles de son père ? Comment Ritsu, obstinée et secrète, qui garde sa colère en elle, va-t-elle réussir à imposer ces enfants turbulants dont personne ne veut ?
Ce premier tome est une très belle surprise, beaucoup plus riche qu'il n'y paraît en surface. Rien d'étonnant à ce qu'il est été sélectionné pour la 43ème édition du festival d'Angoulème de cette année.
Quant aux éditions Le Lézard Noir, ils continuent leur travail de qualité comme à leur habitude. Bravo! Découvrez les premières pages de Chiisakobé ci-dessous :