L’espace Gerson était loin d’être plein à ras bord hier soir pour la seconde soirée du spectacle de Max Bird, un jeune humoriste venu présenter son encyclospectacle, et c’était vraiment dommage car l’univers singulier et inventif de l’artiste méritait une autre résonnance.
Le dossier de presse le croque comme une sorte de ‘Jim Carrey qui présenterait «C’est Pas Sorcier !» et, si le raccourci est un peu facile -qui a dit : comme souvent dans les dossiers de presse ?- il n’est pas totalement faux.
En effet, même si physiquement, il ferait plutôt penser à Jean Dujardin, Max Bird – un nom de scène dont il vous explique les raisons à la toute fin du spectacle- possède la particularité de mélanger comique gestuel et visuel, que ne renierait pas l’acteur de The mask, avec toujours à l'esprit, une volonté de vulgariser la science, un sujet qu’il affectionne particulièrement depuis tout petit, comme il nous l’annonce en exergue de son spectacle.
Ainsi, pendant une heure de show, Max, qui a notamment joué en première partie de Gad Elmaleh, Bérengère Krief et Gérald Dahan ( excusez du peu) nous parle de dinosaures, mythologie grecque ou égyptienne, étude scientifique d’un cerveau d’un ivrogne et faunes et flores en Amazonie, de manière à la fois intelligente et ludique, en n’oubliant jamais de faire rire son auditoire, ravi d’être sorti de la salle de spectacle, moins bête qu’en arrivant.
On appréciera particulièrement une relecture du mythe d’Œdipe, certes un peu modernisée, mais quand même assez fidèle à l’originale, son étude hilarante des différents checks manuels que tous les jeunes d’aujourd’hui ne cessent de pratiquer, ainsi que sa transformation en dinosaure de jeu vidéo qui ne fonctionne que par interactivité avec le public…..
Bref on est loin des spectacles d’humour traditionnel car ici il ne sera question ni de politique (à part une toute petite réflexion bien sentie sur nos prochaines élections présidentielles), ni des relations de couple ni encore de tous les travers du quotidien le plus banal, des thématiques abordées dans tous les cafés théâtres de France et de Navarre…
Et si l’on sourit certainement plus qu’on ne rit (c’est souvent le cas avec les spectacles intelligents, hélas) on ne pourra que louer l’audace et la qualité d’écriture d’ensemble du spectacle, ainsi que le jeu de scène particulièrement énergique d’un Max Bird qui ne semble pourtant pas crevé le moins du monde après son heure de spectacle.
D’ailleurs, concernant la dernière partie, par ailleurs particulièrement émouvante, de son spectacle, il faut savoir que c’est là que Max nous fait partager sa passion pour la forêt amazonienne, un univers qu’il a très bien connu pendant plusieurs années de sa vie, de l’âge de 15 ans jusqu’à 20 …
…Si désormais c’est une autre jungle, celle des humoristes, qu’il doit affronter, on peut vous assurer, au vu la qualité de la performance scénique que Max nous a fourni hier qu’il possède toutes les armes pour en sortir vainqueur…
MAX BIRD-
LYON ESPACE GERSON
Du 27 au 30 janvier 2016
ESPACE GERSON