Reportage sur le site de stockage des déchets nucléaires de Bure dans la Meuse : Galerie de liaison du laboratoire sous terrain de Bure situé à 500 mètres sous terre
Ce site géré par l'Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires (ANDRA) est destiné à recevoir les déchets nucléaires les plus dangereux de haute et moyenne activité à vie longue (plusieurs dizaines de milliers d'années) en provenance des centrales nucléaires françaises (EDF et AREVA) et du CEA. Il entre dans le cadre du Projet CIGEO dont le coût astronomique vient d'être évalué par le Ministère de l'Ecologie à pas moins de 25 milliards d'euros. Et il est fortement probable que l'addition soit beaucoup plus salée.
La mission de l'ANDRA est de "trouver et mettre en oeuvre des solutions de gestions sûres pour l'ensemble des déchets radioactifs français afin de protéger les générations présentes et futures du risque que représentent ces déchets". Elle a retenu ce site parce qu'il est composé d'argile stabilisée depuis 160 millions d'années et qui ne devrait donc plus a priori "bouger".
L'Andra construit actuellement des galeries à 500 mètres sous terre et procède à des travaux de recherche notamment sur la résistance des matériaux dans lesquels les déchets nucléaires devront être enfermés et qui devront rester étanches pendant des dizaines de milliers d'années... Une mission quasiment impossible.
Le calendrier du projet prévoit sa validation par le Parlement en 2016, la publication d'un décret d'autorisation en 2018, la construction définitive des installations de stockage en 2020, et la mise en service industrielle en 2025.
Ce projet d'enfouissement des déchets hautement radioactifs à vie moyenne et longue, à Bure ou ailleurs, parait surréaliste tant il est techniquement complexe, risqué et coûteux. Mais avons-nous le choix? Les déchets hautement radioactifs produits par nos centrales nucléaires et le CEA existent, nous les avons sur les bras, et nous risquons d'en avoir encore plus si de nouvelles centrales nucléaires sont construites. Et comme aucune solution n'a été trouvée pour les éliminer, et comme leur stockage en surface est inenvisageable à long terme, il ne reste plus qu'à leur creuser une tombe et espérer que les futures générations ne soulèveront pas le couvercle pendant des dizaines de milliers d'années...
Découvrez ci-dessus un reportage photos réalisé lors d'une journée presse sur le site de stockage des déchets nucléaires de Bure
José Vieira