Cette édition spécial allaitement qui comprend 28 revues systématiques et méta-analyses est basée sur l’examen, au total de 1.300 études portant sur les bénéfices, les déterminants et les tendances de l’allaitement maternel. Cette série d’études fait ainsi la démonstration qu’investir, pour un état, dans le soutien de l’allaitement maternel grâce à des investissements et des programmes d’éducation et d sensibilisation, a un impact certes sur la santé des femmes et des enfants mais aussi sur son économie. Précisément,
L’édition spéciale propose un rappel quantifié des principaux avantages sanitaires de l’allaitement maternel et son importance vitale dans les pays à revenus faibles, intermédiaires ou élevés, ou chez les ménages pauvres ou aisés : Promouvoir l’allaitement maternel permettrait,
· d’éviter, chaque année, le décès d’environ 820.000 enfants, âgés, en majorité, de moins de 6 mois,
· d’éviter la moitié de tous les épisodes de diarrhée et un tiers de toutes les infections respiratoires chez l’enfant,
· de réduire chez les mères le risque de cancer du sein invasif (de 6% à 12%), ainsi que le risque de cancer de l’ovaire et d’éviter environ 20.000 décès de cancer du sein chaque année.
Ne pas allaiter entraîne des coûts principalement liés à une perte macroéconomique de capacité cognitive estimée à plus de 300 milliards de dollars chaque année, soit un montant équivalent à l’ensemble du marché pharmaceutique mondial : ces estimations ont été obtenues en modélisant les avantages économiques de l’amélioration de la cognition basés sur les estimations d’une méta-analyse 2015 montrant que l’allaitement est bien associé à de meilleures performances aux tests d’intelligence chez les enfants et les adolescents. Ces études montrent également que l’intelligence accrue à la suite de l’allaitement maternel (soit 3 points de QI en moyenne) permet une amélioration du rendement scolaire, une meilleure productivité au travail et des revenus supérieurs.
ØL’augmentation des taux d’allaitement à 90% aux États-Unis, en Chine et au Brésil et à 45% au Royaume-Uni permettrait de réduire le fardeau économique lié aux maladies infantiles courantes soit des économies respectives de 2,5 milliards de dollars aux Etats-Unis, 29,5 millions au Royaume-Uni, 223 millions en Chine et 6 millions au Brésil.
Soutenir l’allaitement a donc un sens économique tout autant que sanitaire, et pour les pays riches comme pauvres, explique le Dr Cesar Victora, co-auteur et professeur à l’International Center for Equity in Health, University of Pelotas (Brésil). Il s’agit donc aujourd’hui d’investir dans l’allaitement maternel :
- accroître l’accès au congé maternité,
- mieux informer les femmes et soutenir la mise à l’allaitement,
- développer des modes de soutien communautaires et faire rentrer l’allaitement dans la culture et l’éducation.
Source: The Lancet January 30, 2016 Breastfeeding series
Plus de 100 étudessur l’Allaitement