Imaginons un pays qui, ouvertement ou clandestinement, soutienne des djihadistes. Il ne me semble pas difficile d’en citer plusieurs, même si nous ne répugnons pas à commercer avec eux. Imaginons maintenant qu’un citoyen d’un de ce pays ait également la nationalité française. Là, il faut encore moins d’imagination pour supposer qu’un tel cas puisse se présenter. Si cette personne a conçu le projet d’aider, préparer ou réaliser des attentats terroristes, on peut la considérer comme un ennemi de l’intérieur. Sa qualité de Français constitue évidemment un atout pour ses activités criminelles.
Est-ce que notre pays est prêt à laisser un État étranger décider de qui peut être déchu de la nationalité française ? Avec le mirifique projet élaboré par nos têtes pensantes, il suffit en effet qu’un tel État retire à cette personne sa nationalité pour qu’il cesse d’être un binational. Je ne pense pas que les Droits de l’homme soit une préoccupation de ces genre d’États mais ce retrait serait d’autant plus aisé qu’il ne crée pas un apatride. Il deviendrait ainsi impossible à la France de déchoir cette personne de sa nationalité française. Notre pays est-il prêt à consentir à des ennemis potentiels un tel abandon de souveraineté ?