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Le 18 janvier 2016, le journal Hürriyet rapportait que les forces de sécurité turques recensaient pas moins de 961 combattants étrangers de l’État Islamique capturés en 2015. Parmi eux, 4 djihadistes trinidadiens. Rien de bien surprenant à cette annonce. Déjà en mars l’année dernière, le Département de Défense américain tirait la sonnette d’alarme. Le Général John Kelly, Chef du Commandement Sud des États-Unis, pointait du doigt dans son rapport présenté au Pentagone, les risques majeurs auxquels sont exposés les pays du bassin caribéen en matière de terrorisme. Il indiquait par ailleurs qu’une centaine de candidats originaires de la région auraient rejoint les rangs des combattants de Daesh en Syrie et en Irak. Les principales menaces terroristes de la Caraïbe viennent de la Jamaïque, du Surinam, du Venezuela et de Trinidad Tobago. Des pays aux frontières poreuses et aux moyens militaires limités, qui selon le commandement américain, ne disposent pas de ressources suffisantes pour repérer ces individus s’ils venaient à rejoindre leur pays.
La montée en puissance de l’islam radical fait du pays un vivier de recrutement intéressant pour l’EI. Avec plusieurs trinidadiens officiellement identifiés en Syrie, la question de prévention des éventuels retours de ces ressortissants formés au combat est au cœur de toutes les attentions. Le gouvernement trinidadien, à l'instar de la Jamaïque, a ainsi adopté la résolution du Service de prévention anti-terrorisme de l'ONU en septembre 2014. Cette signature induit non seulement une coopération basée sur l’échange d’informations pour une meilleure surveillance de la circulation des individus et de financement des filières terroristes, mais encourage aussi les pays signataires à interdire l’accès des prétendants au retour dans leur pays d’origine. Sa mise en application effective ne sera toutefois pas pour tout de suite.
Et la menace ne se concentre pas uniquement sur T&T. En effet, en novembre 2015, 3 Syriens munis de faux passeports grecs ont été interceptés à leur arrivée à l’aéroport de Juliana à Saint Martin en provenance de Paris. D’après Guadeloupe 1e, les suspects, dont un serait fiché "S", tentaient de se rendre aux États-Unis. De son côté, la Martinique ne peut oublier la présence d’un informaticien marocain assigné à résidence au Morne Rouge depuis 2014. L’homme de 37 ans est suspecté par le Royaume du Maroc d’appartenir à une branche d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique), et de "constitution de bande criminelle en vue de commettre des actes terroristes". Aujourd’hui, les États-Unis s’inquiètent d’une nouvelle forme de message envoyés par l’EI à leurs potentiels candidats à la guerre sainte: "Au lieu de venir en Syrie, pourquoi ne resteriez-vous pas simplement chez vous, et vous occuper de San Bernardino, Boston ou Fort Hood?" expliquait le Général Kelly, il y a quelques semaines. Ce message d’incitation à opérer à domicile renforce davantage la menace terroriste qui pèse sur la Caraïbe.