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Un environnement agité mais aux risques bien identifiés

Publié le 27 janvier 2016 par Vincentpaes
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Autres articles Les Etats-Unis resteront ainsi probablement le principal moteur de l’économie mondiale. Largement autarcique, le pays ne devrait pas pâtir outre mesure de l’envolée du dollar et du ralentissement des échanges internationaux. L’effondrement des prix du pétrole affecte certes son industrie, dont la renaissance reposait largement sur l’exploitation du gaz de schiste, mais il constitue aussi un soutien appréciable de la consommation déjà dopée par l’amélioration continue du marché du travail. La zone euro poursuivra sa convalescence. Après des années de vaches maigres émaillées ponctuellement de crises, le vieux continent engrangera le fruit des efforts des restructurations de son économie qu’il a entrepris et du regain de compétitivité que lui procure l’affaiblissement de la monnaie unique.

Les pays émergents, après avoir tiré la croissance mondiale pendant des années, contribueront à la freiner comme ils le font depuis bientôt deux ans. Le plus puissant d’entre eux, la Chine, tentera de résorber les surcapacités de production qui étouffent son secteur industriel, ce qui pèsera à nouveau sur ses performances. Les pays producteurs de matière première continueront d’être affectés par le repli de leur cours. D’autres, comme l’Inde ou le Brésil, devront engager des réformes politiquement et économiquement douloureuses avant d’espérer rebondir. L’environnement de taux bas et d’aisance monétaire, qui a tant soutenu les marchés financiers, ne sera pas fondamentalement bouleversé en 2016.

La très influente Réserve Fédérale américaine s’appliquera, il est vrai, à relever le taux de ces avances. Mais elle agira avec tant de prudence et de progressivité que les cours ne devraient pas en souffrir. Le « resserrement » monétaire qu’elle entamera sera en outre largement compensé par les mesures supplémentaires d’assouplissement que s’apprêtent à adopter la banque du Japon, la banque Populaire de Chine, et surtout la Banque Centrale Européenne, dont le programme d’achat de titres sera prochainement renforcé. Notre stratégie d’investissement sur les marchés actions repose sur un modèle quantitatif propriétaire, dont l’objectif est d’analyser les primes de risque des titres et quinous permet de filtrer l’univers d’investissement selon des critères de valorisation, de momentum, de qualité (dividendes versés aux actionnaires, chiffre d’affaires, risque d’insolvabilité) et de croissance (du chiffre d’affaires, des bénéfices, des dividendes). Une fois les titres sélectionnés, un second filtre quantitatif est appliqué, de nature à contrôler le risque. Notre modèle cherche ainsi à exploiter les vertus des titres les moins volatils (minimum variance) en période de marchés baissiers, tandis qu’il oriente plutôt la sélection vers des titres de petites capitalisations, lorsque le cycle de marché est haussier (selon notre modèle de pondération, le poids accordé à chaque titre est inversement proportionnel à la volatilité du titre).

Une approche de la construction de portefeuille résolument dynamique ! Que nous enseigne notre modèle pour les mois à venir ? La construction de portefeuilles défensifs, capables de résister à la volatilité des marchés va rester une priorité. Alors qu’elles ont enregistré de bonnes performances ces derniers mois, les actions qui se distinguaient jusqu’ici par leur prime de momentum et leur prime de croissance risquent de s’essouffler dans le régime de marché baissier actuel. C’est d’ores et déjà le cas de titres du secteur technologique, qui après avoir profité d’un momentum, subissent une inversion de tendance défavorable. En revanche, notre modèle nous incite à investir dans des titres dont la valorisation paraît faible pour de mauvaises raisons et qui, en plus, sont capables de procurer de la stabilité au portefeuille. Notre modèle indique des valorisations très attractives au sein des utilities.

Attention toutefois. Car si les taux d’intérêt remontaient de manière significative cette année, dans le sillage du resserrement monétaire américain – ce n’est pas le scénario le plus probable –, ce profil de titre pourrait être parmi les premiers à souffrir. D’un point de vue géographique, notre analyse quantitative identifie davantage de potentiel de surperformance dans les marchés actions de la zone euro, en particulier allemand et italien, que nous surpondérons. Après la correction des dernières semaines, les niveaux de valorisations sont redevenus bon marché, tandis que les conditions macroéconomiques (croissance relativement stable, quantitative easing de la BCE et faiblesse de l’euro) sont pour nous des signaux favorables aux actions de la zone euro. Le Japon et le Canada sont également attractifs, à la différence des Etats-Unis, de Hong Kong et des marchés émergents.

A propos des auteurs : Tatjana Puhan est responsable Actions et Allocation d’actifs et Eric Bourguignon, Directeur de la Gestion Taux & Crédit chez Swiss Life Asset Managers.

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