Outsiders // Saison 1. Episode 1. Pilot.
WGN America continue son développement en matière de séries avec l’univers des Appalaches d’aujourd’hui. Créée par Peter Mattei, un inconnu au bataillon, Outsiders cherche à nous plonger dans un univers assez atypique avec des personnages tout aussi atypique. L’idée est ici de parler des problèmes d’une petite ville du Kentucky au travers d’une galerie de personnages tous très différents les uns des autres. On retrouve donc certaines choses qui ont fonctionné par le passé pour des séries comme Justified, Banshee ou même Sons of Anarchy. Il y a le même goût pour les personnages dysfonctionnels, au passé (ou au présent) complètement foutus qui tentent de trouver plus ou moins une raison de vivre ou en tout cas sont dans une certaine forme de quête personnelle. L’idée n’est pas mauvaise mais l’exécution n’est pas toujours brillante pour autant. Reste de bonnes surprises, comme une sorte de meurtres en série à la fin de l’épisode qui m’a beaucoup surpris (et ce dans le bon sens du terme). C’est là que l’on nous introduit donc cette famille et toute l’histoire qui peut s’en suivre derrière. L’histoire de ces personnages qui ont vécu dans une presque isolation totalement du monde que l’on connaît pendant près de 200 ans. Les Farrell pratiquent notamment leur propre forme de justice, ont très peu de relations avec le monde extérieur et détestent les armes à feu et l’argent.
Dans les Appalaches d’aujourd’hui, les Farrell, un clan qui a toujours vécu dans le Kentucky rural, lutte pour le pouvoir et le contrôle de ses terres. Coupée du monde moderne, cette famille d’outsiders hors la loi usera de tous les moyens nécessaires pour protéger son monde et son mode de vie.
C’est un point de départ particulièrement intéressant et qui fonctionne même très bien. C’est d’autant plus intéressant que je ne m’attendais pas du tout à une série de ce genre là au premier abord. Je m’attendais à être surpris oui, mais pas de cette façon là. On se retrouve donc avec tout un tas de personnages très différents, tous intéressants pour des raisons totalement différentes. Dans ce premier épisode, Outsiders tente de jouer avec la dynamique et la relation entre les personnages qui reste complexe. Nous avons notamment le député Wade, incarné par Thomas Wright (Top of the Lake), un père célibataire et alcoolique. C’est plus ou moins autour de lui que l’histoire se tient. Il est le ciment dans cette aventure et cela parvient même à nous offrir un certain sens de l’organisation alors que cela part bien souvent dans tous les sens. En guise d’introduction, je dois avouer que ce premier épisode sait nous plonger dans une ambiance assez particulière. C’est là aussi que les problèmes vont commencer avec le retour d’Asa Farrell, absente depuis plusieurs années. C’est un point de départ ultra classique pour ce genre de séries mais il est fait de façon suffisamment sympathique pour que l’on passe un agréable moment.
Il se passe énormément de choses dans ce premier épisode mine de rien, grâce à des personnages très différents les uns des autres. Outsiders réussie aussi à rendre un univers complexe suffisamment simple pour que l’on puisse passer de très bons moments ensemble. Grâce à des performances solides de la part du casting, on oublie certains problèmes notamment la mise en scène qui n’est pas très travaillée et qui laisse l’impression que c’est bâclé de la mauvaise des façons. En effet, je trouve dommage de ne pas avoir voulu donner à Outsiders un côté visuellement beaucoup plus léché. Là, c’est vraiment la série d’une chaîne du câble qui n’a pas forcément les moyens de faire beaucoup plus. Du coup, heureusement pour nous que le casting tient la baraque. Par ailleurs, je suis très curieux de voir les intrigues évoluées. Il y a des éléments qui donnent l’impression que Outsiders est une série qui peut oser, notamment dans la violence (on tue de façon presque trop facile, on peut couper des doigts si quelque chose n’est pas respecter, etc.). De toute façon, cette série dépeint un monde tellement unique en son genre que forcément, le téléspectateur ne peut qu’être curieux d’en voir plus.
Note : 5.5/10. En bref, je suis curieux de voir ce qu’une bonne idée comme Outsiders peut donner sur la longueur.