PAR BERNARD VASSOR
Joyeux enfants de la Bohême,
Rions du sort et de ses coups 1
La société qui nous aime,
Nous garde pour l'heure suprême,
Quand même,
A tous,
Un lit à l'hôpital des fousI
Charles Bataille 1831-1868. Fils d'un gros cultivateur des environs de Chartres...
BATAILLE (Charles), littérateur français, né à Paris, en 1831, mort en 1868 le vendredi 11 décembre 1868,s'est fait une certaine réputation comme romancier et comme auteur dramatique par des ouvrages peu nombreux mais favorablement accueillis. Au théâtre, il adonné, en collaboration avec M. Amédée Rolland, l'Usurier de village (Odéon, 4 mai 1859), qui eut un succès prolongé. Comme romancier, il a publié, avec M. E. Rasetti, Antoine Quérard (1862, 2 vol. in-18), annoncé comme première partie d'une série de "drames de village, »
II a fait paraître en outre: les Nouveaux mondes, poèmes périodiques, le Monde interlope (1859, in-18); le Mouvement italien, Victor-Emmanuel et Ganbaldi (1860, broch. in-8); le Cas de M. de Mirecourt 1862, (in-32). M. Charles Bataille est mort dans une maison de santé, près de Paris, le 10 décembre 1868 (en réalité, c'est dans la maison de la rue de Picpus, peut-être celle où Gérard eut sa première grande crise à son retour de Vienne ?)C'est lui qui fut chargé de rédiger pour le CHARIVARI, la nécrologie de Charles Baudelaire du 7 septembre 1867. Charles Bataille mourra presque dans les même conditions un petit plus d'un an plus tard.
.............................................
Charles BATAILLE [1831-1868], publiciste, ami de Nadar et de Noël Parfait, mort fou. LAS, Clamart, 3 septembre 1867, à son « cher Ménoff » [l’écrivain russe Nicolas de Séménow (1835-1881), lié aux félibres] ; 1 p. 1/3 in-8°. Il trouve à sa lettre au retour d’un voyage d’un mois à Pontgouin en Beauce avec toute sa maisonnée. « J’ai, dans ce Pontgouin, unevieille bonne femme de mère qui vit dans ces préjugés que lorsque l’on a un garçon de trois ans – ce qui est mon cas – et qu’on l’a reconnu, on doit épouser sa complice dans la confection du dit moutard. On a donc épousé. » Il a lu le livre de Séménow et lui fait part de ses remarques critiques : « La femme de Gèvres, toute patricienne qu’elle soit, vient là dedans comme des cheveux sur un potage à la bisque. » Il n’a plus envie de faire du journalisme : « J’ai de ce métier là par-dessusles épaules. Je termine en ce moment un roman assez long pour l’Epoque. Je n’ai conservé qu’un seul courrier de Paris parsemaine, celui du Charivari. Cent-soixante-dix lignes ! – et quand il faut parler d’un volume qui t’a coûté tant de travail on adouze ou quinze lignes à lui donner. C’est chétif ! Tu les auras l’autre semaine, mn ami ; c’est-à-dire le samedi 15 courant.Tout le monde t’embrasse ici. Dis à nos braves félibres toute l’affection que je sens pour eux ? » Il demande des nouvelles de Victor Balaguer : « Ne lui est-il point arrivé malheur dans tous ces soulèvements de la Catalogne ? »…
..........................
"Charles Bataille n'était pas riche de plus c'était un doux, un timide, que sa surdité très prononcée rendait plus timide encore. Il n'était pas homme à faire des démarches, à courir les éditeurs. à part la surdité, et encore n'était-elle très prononcée que lorsque Bataille le voulait bien le reste n'existe absolument pas Bataille, un doux, un timide, voilà qui a dû faire bien rire Aurélien Scholl qui l'a .connu comme moi. (...) était un passionné, un violent, prompt à s'emporter, son nom seul devait vous mettre en garde, puisque vous le connaissiez si peu et si mal."
...................
A SUIVRE...