Le 28 janvier 2016
Synopsis :
« April, April, elle fait ce qu’elle désire… Le portrait bouleversant d’une enfant de milieu défavorisé qui devient adulte. » Tobias Becker, Spiegel Online
Au début, il y a une valise avec de maigres affaires et une chambre en sous-location. La jeune fille qui s’est donné le nom d’April – d’après la chanson de Deep Purple – a quitté son foyer social et a interrompu son apprentissage pour un poste d’employée de bureau. Elle essaie de trouver ses marques dans le Leipzig de la fin des années soixante-dix, en se heurtant souvent à ses propres limites. Elle franchit cependant toutes les barrières qui lui sont imposées, y compris la frontière qui sépare les deux Allemagne, lorsqu’elle rejoint le Berlin-Ouest des années quatre-vingt. Mais à tout nouveau départ succède une rechute, à tout instant de bonheur une destruction, à toute ivresse le dégrisement. Et toujours revient la question des modèles de l’enfance, de l’empreinte laissée par une mère irresponsable et un père alcoolique…
Après
La Fille sans nom (Grand Prix de l’héroïne
Madame Figaro 2015), Angelika Klüssendorf signe une nouvelle oeuvre bouleversante. Dans une prose sans complaisance ni pathos, elle relate le parcours d’un être qui se libère d’un passé apparemment sans issue.
Un roman poignant sur l’adolescence. Une peinture lucide des conditions sociales avant la chute du Mur.
Mon avis :
Il y a un an, j’avais eu un beau coup de cœur pour un roman qui m’avait bouleversé : La fille sans nom d’Angelika Klüssendorf. Alors quand j’ai vu dans le programme du 1er trimestre 2016, un nouveau roman de l’auteure, je n’ai pas pu résister.
Nous sommes toujours en RFA, vers la fin des années 70 – début des années 80. Nous faisons la connaissance d’April, une jeune fille/femme qui va commencer son premier travail dans un bureau et qui rejoint avec ses maigres affaires, un appartement en co-location.
On devine chez elle, un passé difficile, et une âme un peu (beaucoup) rebelle. April est une personne qui se cherche encore, quitte à se mettre en danger. Mauvaises fréquentations, alcool, tabac, soirée, tout y passe, pour s’autodétruire, jusqu’à la tentative de suicide.
De rencontres en rencontres, on en apprend peu à peu sur April. J’ai mis du temps à la comprendre, à la cerner. C’est un personnage compliqué, mais à la hauteur de son passé dont on ne sait pas grand chose au départ, et pourtant… Une mère alcoolique qui la tabassait sans la moindre raison, un père absent. Alors pour April, quand tout va bien, c’est beaucoup trop suspect, ça n’est pas normal. Elle cherche alors à s’autodétruire.
J’ai retrouvé avec plaisir l’écriture si particulière d’Angelika Klüssendorf, une écriture dure, noire presque désagréable pour le lecteur, car froide. Elle livre sans état d’âme son contenu de manière directe de façon parfois choquante. C’est une écriture marquante, qu’on n’oublie pas mais qui ne plaira pas à tout le monde. Il n’y a pas de dialogue ou si peu, c’est un récit pur. Pour ma part j’adhère complètement.
Je m’étais attachée d’emblée à La fille sans nom, pour April, ce fut différent, plus lent, il m’a fallu du temps, pour comprendre son passé, et ce qui a pu la rendre si compliquée, si difficile à rendre heureuse, tout simplement. Le chemin s’est fait peu à peu. Il m’a déjà fallu un peu plus de soixante dix pages pour entrer dans l’histoire et découvrir un élément important qui a complètement changé ma lecture, je ne vous dirai pas quoi, puisque la maison d’édition ne le mentionne nulle part, et j’ai horreur d’être spoiler. Donc ce sera à vous de le découvrir.
Il n’en reste pas moins que malgré cette découverte, je n’ai pas pris autant de plaisir dans ma lecture que dans la précédente. Je ne me suis jamais complètement attachée à April, même si parfois j’arrivais à la comprendre. Il lui faudra du temps pour comprendre qu’elle a droit aussi au bonheur, peut-être trop de temps, car April commettra sans cesse les mêmes erreurs.
Je suis bien contente d’avoir découvert ce second roman d’Angelika Klüssendorf, qui même s’il ne m’aura pas complètement convaincue, il m’aura tout de même fait passer un bon moment lecture, avec ce roman à l’ambiance sombre et noire.
A découvrir dès aujourd’hui aux Editions Presses de la Cité.