Magazine Cinéma

Les Crève-Coeur #2 - Romain de Antonia Medeiros

Par Evenusia @Evenusia

creve coeur 2 Romain

Sortie VF le 28 janvier 2016

Résumé de l'éditeur : chez La Bourdonnaye

Le monde étrange dans lequel grandit Germain Crèvecœur est peuplé de silences, de se-crets de famille, de chaussures usées qu’on adule, d’une Chinoise édentée cachée dans un placard et d’une tapisserie légendaire. Prisonnier de Romain et d’Édith – un père à la fo-lie fétichiste et une mère à l’amour excessif –, Germain cultive sa différence et recherche dans l’amertume de sa jeunesse le bonheur et la force d’aimer. Son incroyable parcours fascine, de son enfance à son adolescence, de son apprentissage à la découverte de la sen-sualité, de l’horreur de la mutilation à la magie de la création. En cela, Romain a marqué son fils de son empreinte indélébile.

L'avis de Merwelh : 

Romain est le deuxième tome de la saga des Crèvecoeur d’Antonia Medeiros, récit à la première personne qui raconte l’histoire du fils de Romain et Edith – à qui était consacré le premier tome - Germain Crèvecœur. Germain, célèbre créateur de chaussures parisien, l’a rédigé à l’attention de son fils avant de se suicider, pour lui raconter post mortem qui était son père.
Même si au final, je vous le recommande, j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman, pourtant ambitieux et bien écrit, pour plusieurs raisons.

La première est que je m’attendais à tout autre chose, induite en erreur par le titre. En effet ce n’est pas tant l’histoire de Romain que nous découvrons mais bien celle de Germain Crèvecoeur, de son enfance bayeusaine, à ses premiers succès parisiens. Qui était Romain, l’anti-héros de l’enfance de son fils ? Comment est il devenu ce père insensé, paradoxalement présent par la seule force de son absence alors qu’il vivait sous le même toit que son fils, asocial, violent et fétichiste jusqu’à la folie ? Nous ne saurons finalement pas plus que n’en savait le narrateur c'est-à-dire rien à part quelques faits délirants.

La deuxième est probablement liée à la forme. Le mélange d’une écriture très, presque trop, soignée  et classique (il faudra qu’on m’explique la référence à Marguerite Duras en quatrième de couv !) et d’un récit de souvenirs à la première personne crée une distance entre les personnages et le lecteur, un filtre qui atténue les émotions.

La troisième est purement personnelle mais je vous la livre parce qu’elle a orienté mes réticences : je fuis les livres (et les films) centrés sur des enfants ou des ados. Je n’y peux rien, la façon dont les adultes revisitent le monde de l’enfance m’énerve et leurs histoires d’enfants m’ennuient autant que quelqu’un qui voudrait me raconter son dernier rêve ! Et comme toute la première moitié du roman est précisément consacrée à l’enfance… Mais je sais que je suis un cas isolé (cf le succès des Harry Potter) donc vous n’aurez sans doute pas les mêmes réserves que moi.

Sans surprise, j’ai nettement préférée la deuxième partie, lorsque Germain quitte Bayeux et son enfance qui s’achève sur un événement grand-guignolesque… et moyennement crédible (non ! je ne vous spoillerez pas). Là démarre une quête obsessionnelle de la perfection en matière de chaussures de femme qui m’a rappelé une autre quête obsessionnelle, celle de Jean Baptiste Grenouille dans « Le Parfum » de Patrick Süskind, au point de me demander si le roman n’allait pas basculer dans un autre genre. Et je me suis surprise à enfin m’intéresser vraiment à l’histoire de Germain, à m’attacher à ce héros si maladroit avec ses semblables, cruel malgré lui, fuyant toute relation trop personnelle et à souhaiter ses premiers succès. Mieux, j’attends la suite !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Evenusia 26490 partages Voir son profil
Voir son blog