L’étude EFUZEN* (Evaluation de la Fonction sexUelle cheZ des patientes atteintes de fibromEs utériNs) sur la sexualité des femmes avant et un an après l’embolisation des fibromes utérins) démontre en effet que l’embolisation permet un confort de vie très satisfaisant. Au CHRU de Tours, 1er centre d’inclusion pour l’étude, les équipes de gynécologie et de neuro-radio interventionnelles travaillent ainsi ensemble depuis longtemps pour proposer aux femmes, quand cela est possible une alternative à l’hystérectomie.
La prise en charge des fibromes utérins par embolisation des artères utérines
L’embolisation des artères utérines est la principale alternative aux traitements chirurgicaux des fibromes (également appelés myomes). Elle peut constituer une alternative à la chirurgie radicale comme l’ablation de l’utérus ou hystérectomie ou bien à la chirurgie conservatrice : la myomectomie ou ablation des fibromes.
Qu’est-ce qu’une embolisation ? L’embolisation des artères utérines permet de détruire les fibromes, sans les retirer chirurgicalement. Les fibromes utérins peuvent se développer grâce à leur vascularisation (vaisseaux sanguins qui apportent les éléments nécessaires à la croissance des fibromes). En interrompant la vascularisation des fibromes, cela provoque un arrêt de la vascularisation entraînant la mort des cellules et supprimant la possibilité des cellules de se développer et de se renouveler. Les fibromes ainsi détruits ne vont pas disparaître totalement mais vont devenir inertes et vont réduire de volume progressivement dans le temps.
ØL’embolisation entraîne la disparition des symptômes dont les fibromes étaient responsables comme les saignements, les signes de compression liés aux volumes et parfois les douleurs.
Quels sont les contre-indications de l’embolisation ?
Il n’y en a quasi pas hormis la grossesse et les contre-indications à une artériographie. Même si l’embolisation n’est pas indiquée pour les femmes ayant un désir de grossesse, elle est néanmoins possible dans cette situation chez certaines femmes dans le cadre d‘études.
Comment se fait l’embolisation ?
Elle est pratiquée par un radiologue spécialisé en » interventionnel « .
Cette intervention se réalise sous anesthésie, souvent une péridurale ou une analgésie importante, et se pratique en ambulatoire. La récupération complète prend en général 1 à 2 semaines.
Quels sont les conséquences de l’embolisation ?
· Sur le moment : des douleurs à type de contractions qu’il faut soulager avec des antalgiques puissants intraveineux.
· A distance, ce sont les symptômes qui vont s’améliorer progressivement.
Quelles sont les chances de succès de ce traitement ?
Le taux d’efficacité du traitement des fibromes par embolisation, est équivalent aux traitements chirurgicaux conservateurs, avec diminution des saignements, des douleurs pelviennes et du volume de l’utérus.
ØLes études montrent que 78 à 94% des femmes qui ont ce type de traitement ont une amélioration significative ou totale de leurs douleurs et des autres symptômes ne justifiant plus d’autres traitements.
Si ce traitement est également efficace s’il y a de nombreux fibromes, il reste quand même limité par la taille et la localisation des fibromes.
Embolisation et sexualité
L’étude EFUZEN sur la sexualité des femmes avant et un an après l’embolisation des fibromes utérins a été réalisée sous l’égide de la Société Française d’Imagerie Cardio-Vasculaire. Elle a confirmé en accord avec d’autres études étrangères, le bénéfice de l’embolisation sur la qualité de vie et sur la sexualité des femmes ; Mais elle a pour la première fois étudié complètement cette sexualité en distinguant l’aspect psychologique (désir, excitation, satisfaction) de l’aspect fonctionnel (lubrification, orgasme et douleur). L’étude montre globalement une amélioration très importante du score de sexualité (79%) et une moyenne des femmes repassant à une qualité normale de la sexualité.
L’embolisation des artères utérines comme traitement des fibromes utérins est une alternative validée et efficace sur les symptômes mais aussi en termes de qualité de vie pour les patientes que ce soit en alternative à l’hystérectomie ou à la myomectomie. Elle est trop peu utilisée en France malgré des recommandations demandant aux gynécologues de la proposer systématiquement en alternative à la chirurgie. Il faut arriver à vaincre les réticences des médecins, principal obstacle à cette technique dont les femmes, comme on peut le constater sur cette étude, sont plus que satisfaites.
Source: CHU de Tours Communiqué du 26 janvier 2016 Anne-Karen Nancey (Visuel@CHU de Tours : IRM après embolisation)