Le 25 janvier, la NASA fêtait le douzième anniversaire de l’atterrissage d’Opportunity. D’une longévité exceptionnelle – 48 fois celle qui était initialement prévue ! -, le rover entre dans l’hiver martien qui vient de commencer, les panneaux solaires nettoyés par les vents.
Débarqués successivement à 20 jours d’intervalle en janvier 2004, à l’opposé l’un de l’autre dans des régions proches de l’équateur martien, à l’intérieur d’inédites enveloppes gonflées d’airbags, Spirit et Opportunity ont décuplé, comme chacun sait, leur temps de mission initialement prévu (48 fois pour Opportunity !). En effet, les deux rovers qui succédaient à Mars Pathfinder (1997) – après plus de 15 ans d’absence des Américains ! -, ne devaient rouler chacun de leur côté que trois mois seulement. Puisque tout allait bien pour eux, l’exploration s’est prolongée encore et encore. Douze ans plus tard, Spirit est immobilisé tandis que son jumeau, Opportunity, affiche une santé insolente. Le 25 janvier, la NASA fêtait le douzième anniversaire de l’arrivée de son robot de 180 kg.
Depuis 2011, l’astromobile arpente la crête du bord ouest du grand cratère Endeavour. En juillet 2015, il a atteint une échancrure dans les reliefs baptisée « vallée de Marathon » en référence au nombre de kilomètres déjà parcourus depuis ses premiers tours de roue dans le cratère Eagle. Par ailleurs, depuis 2014, il est détenteur du record de distance extraterrestre.
Début de son septième hiver martien
Ces derniers mois, pour ne pas avoir à souffrir de carences d’énergie solaire trop importantes avec l’arrivée de l’hiver, les opérateurs d’Opportunity ont veillé à ce qu’ils se tiennent sur les pentes les plus ensoleillées de la vallée. Le solstice d’hiver austral était le 3 janvier 2016. Jusque là, à l’instar de ce qui se passe sur Terre, la durée du jour diminuait et le Soleil était de plus en plus bas au-dessus de l’horizon à midi. Dorénavant, la tendance s’inverse et les journées rallongent jusqu’au solstice d’été, à la différence notable que sur Mars, dont la période orbitale est de presque deux ans, les saisons durent près de six mois. Pour le rover, c’est son septième hiver qui commence.
Une fois de plus, le climat local lui a profité puisque le vent a balayé une bonne partie de la poussière déposée sur ses panneaux solaires. Une belle opportunité pour Opportunity d’être plus propre. C’est là une des clés de son succès, ce qui lui a permis de poursuivre ses investigations sur les pentes sud (face au Soleil) de cette vallée où affleurent des argiles formées dans des conditions humides et non acides, ainsi que l’ont supposé les données satellites de MRO (Mars Reconnaissance Orbiter).
Image prise le 5 janvier 2016, ou 4.248e jour martien, sur la pente sud de la vallée de Marathon. Après avoir abrasé la surface d’un roche baptisée Private John Potts, l’instrument APXS (Alpha Particle X-Ray Spectrometer) est chargé d’identifier les composants chimiques — Crédit : NASA, JPL-Caltech
Le rover n’était donc pas au chômage technique durant tout ce temps. Il y a quelques jours, la couche superficielle de la roche nommée Private John Potts a été abrasée pour un examen plus attentif avec les instruments dont son bras mécanique est doté. Les résultats sont attendus dans les prochaines semaines.
Ça va donc plutôt bien pour le vaillant robot de la mission MER (Mars Exploration Rover). Ses panneaux solaires génèrent actuellement plus de 460 Wh par jour, alors que pour son premier hiver sur les flancs de ce grand cratère de 22 km de diamètre, la production ne dépassait pas 300 Wh par jour, obligeant les techniciens à restreindre les opérations.