[Critique] LA 5ÈME VAGUE
Titre original : The 5th Wave
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : J Blakeson
Distribution : Chloë Grace Moretz, Nick Robinson, Alex Roe, Liev Schreiber, Ron Livingston, Maggie Siff, Maria Bello, Maika Monroe…
Genre : Science-Fiction/Adaptation
Date de sortie : 26 janvier 2016
Le Pitch :
Tout a commencé quand leur vaisseau est entré dans l’atmosphère. Quatre attaques massives successives plus tard, la quasi-totalité de l’humanité était décimée. Les Autres pouvaient passer à la cinquième étape de leur invasion méthodique. En fuite depuis le début du cataclysme, Cassie va tenter le tout pour le tout pour retrouver son petit frère…
La Critique :
Ceci n’est pas un film sur le surf. Ceci est un film sur des méchants aliens, venus envahir la Terre. Au début plutôt tranquilles, en repérage, ils décident de passer à l’attaque en neutralisant toutes les sources d’énergie, avant de provoquer un tremblement de terre ou un truc du genre. Puis vient une épidémie. Au beau milieu de ce chaos, Cassie, une jeune fille, tente tant bien que mal de devenir une femme. Quand jadis, les autres devaient simplement passer leur diplôme puis trouver du boulot, elle doit prendre en charge son petit frère et buter tous ceux qui se mettront en travers de son chemin. Le schéma de La 5ème Vague, merci bien, on le connaît par cœur. Les extraterrestres que l’on ne voit d’ailleurs jamais vraiment, ne sont pas les premiers à venir nous chercher des noises. Avant Chloë Grace Moretz, Will Smith leur avait déjà notamment botté le cul à bord de son avion, bien aidé par le Président des États-Unis.
Cela dit, ici, c’est aussi et surtout le fait de voir une jeune adulte passer à l’action qui compte, parce que long-métrage est l’adaptation du premier tome d’une saga littéraire à succès, signée Rick Yancey. Une nouvelle franchise qui n’a pas été longue à se lancer puisque le troisième volet de la trilogie annoncée n’est même pas encore sorti en librairie à l’heure où le film sort chez nous.
Si globalement La 5ème Vague s’avère assez jusqu’au-boutiste dans sa volonté de ne pas édulcorer son propos, à grand renfort de scènes plus violentes qu’à l’accoutumée dans ce genre de produit calibré, il rentre néanmoins rapidement dans les clous.
Au début, comme souvent quand on parle d’invasion d’aliens ou de fin du monde, tous les espoirs sont permis. Le rythme est soutenu, les effets-spéciaux plutôt satisfaisants et l’ambiance assez sombre. Quand vient le premier beau gosse, avec ses yeux de biche apeurée et ses triceps de Mister America, les choses se gâtent et le film de doucement se conformer à tous les clichés attendus (et redoutés). L’amour s’en mêle, un deuxième type vient compléter le tableau, qui devient vite un triangle amoureux, les adultes sont les « méchants » et les jeunes les « gentils », on fait référence à des trucs comme Roméo et Juliette, les personnages secondaires sont franchement stéréotypés et certains dialogues frisent régulièrement le ridicule. Sans parler du scénario, qui s’avère de moins en moins convainquant et de plus en plus décevant (c’est logique non ?). C’est même à se demander pourquoi il faut forcément en rajouter des louches, quand il aurait été préférable de se concentrer sur le récit principal, sans clairement chercher à raccrocher les wagons et attirer, sans même essayer de le cacher, celles et ceux qui se sont précipités en masse voir tous les Twilight et les Hunger Games.
Hunger Games justement, n’est plus là. Katniss a terminé sa croisade. Edward et Bella sont aussi à la retraite depuis un moment et Divergente va bientôt laisser la place, tout comme Le Labyrinthe. La 5ème Vague, en venant se placer dans la même catégorie, ne cache pas ses ambitions. Des ambitions qui l’empêchent de prétendre à être autre chose qu’un truc balisé et clairement identifié. Pourtant, on trouve ici et là des bonnes choses. La réalisation de J Blakeson, ne manque pas de mordant et le rythme reste soutenu jusqu’au bout. On ne s’ennuie pas vraiment, même quand on a compris que rien ne viendra vraiment venir bousculer un ordre établi.
Pour autant, La 5ème Vague bénéficie d’un véritable atout. Son véritable salut, le film le doit à Chloë Grace Moretz et à personne d’autre. Non pas que tous les comédiens soient mauvais, loin s’en faut, mais chacun doit bien se contenter de jouer la partition fadasse qui lui incombe, à l’instar de la pourtant magnétique Maika Monroe (l’héroïne d’It Follows), ici insupportable dans les pompes d’un soldat antipathique au possible. L’ex-Hit Girl est donc la seule à sortir son épingle du jeu. Fan du livre, elle fut la seule à auditionner pour le rôle, selon le souhait de la production. Un rôle qu’elle aime et qu’elle incarne avec tout le charisme et la volonté qui la caractérisent. Aussi bien convaincante dans l’émotion que dans l’action, fusil au poing, Chloë Moretz assure et à la fin, sauve les meubles, avec un surplus d’émotion bienvenue. Comme Jennifer Lawrence, Kristen Stewart et Shailene Woodley, elle a désormais sa propre franchise. Et comme ses collègues, tout l’édifice ne semble reposer que sur ses épaules. Fragile et inégal, La 5ème Vague lui doit beaucoup. En espérant que le second volet s’avère un peu plus ambitieux, pour lui offrir un écrin un peu plus digne de son talent…
@ Gilles Rolland