Après avoir tenté d'obtenir le retrait de la pétition le critiquant sur Change.org, donné une interview au Monde où il s'est dit victime d'une cabale " laïciste intégriste ", après un passage auGrand Journal troublant d'incompétence où il a dit ne pas comprendre la polémique sur le mot " islamophobie ", il est allé mobiliser ses partisans sur le site islamiste SaphirNews.
De fait, ses premiers soutiens venaient des cercles islamistes (dont la proximité avec l'Observatoire est démontrée). Marwan Muhammed, figure de proue du CCIF (Collectif contre l'islamophobie), sans doute l'une des organisations les plus ouvertement agressives envers la laïcité et ses défenseurs, a même écrit une tribune dans Libération pour soutenir Jean-Louis Bianco.
A l'origine de cet appel désespéré
Pour compenser la radicalité de ces soutiens, le président de l'Observatoire est allé chercher l'appui d'universitaires plus présentables. Il a sollicité deux de ses proches pour monter un appel : Jean Baubérot et Raphaël Liogier.
" En Occident, évidemment, le ton était, au mieux à l'inquiétude après les résultats, au pire à la menace. L'Union Européenne demandait des garanties et les Etats-Unis indiquaient qu'ils ne verseraient plus d'aide à l'Autorité palestinienne. En oubliant au passage de rappeler que le projet de démocratisation du Grand Moyen-Orient est né dans le bureau ovale occupé par George Bush. On ne peut pas appeler à une démocratisation du monde arabe et être surpris qu'il s'exprime selon ses critères, pour ensuite contester le choix populaire. Ce qui est frappant, c'est la symétrie des concepts et du vocabulaire employé pour parler du Hamas : souvent qualifié de terroriste, comme le fut l'OLP avant d'être accepté comme partenaire, et ses dirigeants sont souvent diabolisés, comme le fut Yasser Arafat tout au long de sa vie. Il est probable que le Hamas, au contact de la gestion quotidienne se révèle pragmatique et réaliste, et que son évolution l'amènera inévitablement à engager des négociations avec Israël. " *
Partisan d'une approche antiraciste à l'anglo-saxonne, Eric Fassin a démissioné de la revue Prochoix en raison de son soutien à la loi laïque de mars 2004. Au moment de l'affaire des caricatures, il considérait la démarche de Charlie Hebdo comme raciste et il a expliqué récemment que les agressions sexuelles à Cologne étaient avant tout une lutte de " pouvoir " (ARTE, 2016).
C'est sans doute l'un des hommes les moins bien placés pour soutenir un Observatoire de la laïcité. Son livre La nouvelle islamophobie est l'un des pamphlets les plus violents écrits contre les laïques. Il amalgame volontairement le droit au blasphème ou même le droit de critiquer les islamistes avec du racisme anti-musumans. Pour lui, les plus grands " islamophobes " sont SOS Racisme, les journalistes algériens et la Mosquée de Paris. Et pour cause, comme un aveu, Vincent Geisser explique qu'il vise en réalité ceux faisant preuve "d'islamistophobie "... mais que le mot était trop long. " Spécialiste de la Tunisie ", il s'est pratiquement trompé sur tout sur l'après printemps tunisien et a longtemps soutenu l'approche du parti islamiste d'Ennahdha. C'est l'un des intervenants du Rassemblement annuel de l'UOIF (Frères musulmans).