PARENTALITÉ: Petits enfants, petits problèmes, grands enfants, gros problèmes ? – Developmental Psychology

Petits enfants, petits problèmes, grands enfants, gros problèmes ? Pas vraiment. Les mères profondément investies dans le bien-être de leurs enfants, vont passer des moments difficiles lorsque leurs enfants franchissent aussi les stades les plus difficiles de leur développement. Et ce n’est pas forcément quand on l’imagine. Cette étude de l’Université Arizona State (ASU), qui a suivi plus de 2.000 mères dans leur parentalité, conclut qu’être mère est probablement plus difficile à l’âge scolaire, qu’à la petite enfance ou à l’adolescence. Contrairement aux idées reçues.

De nombreux parents  » imaginent  » que les années les plus éprouvantes seront celles des premiers balbutiements de l’enfant, avec les nuits courtes et la nécessité d’une surveillance continue. D’autres évoquent l’adolescence, avec la puberté et ses changements de personnalité et de comportement…Cette recherche désigne la période intermédiaire scolaire comme probablement la plus difficile pour les parents : l’environnement scolaire devient plus impersonnel, la communication sociale prend plus d’importance, la séparation des parents est plus effective.

Si prendre soin des nourrissons et des tout-petits est épuisant physiquement, l’approche vers la puberté annonce, en termes de parentalité, des défis beaucoup plus complexes, résument Suniya Luthar et Lucia Ciciolla, professeurs à l’ASU. Les deux chercheurs ont suivi 2.200 mères à niveau d’éducation plutôt élevé et leurs enfants de la naissance à l’âge adulte, tout en évaluant régulièrement plusieurs aspects du bien-être personnel de la mère, de sa parentalité et ses perceptions sur son enfant.

ØCette analyse permet de dessiner une forme de V inversé dans l’évolution du stress et de la dépression chez les mères, au cours de la période scolaire intermédiaire, c’est-à-dire entre les âges de 12 et 14 ans de l’enfant.

Les prémices tumultueuses de l’adolescence : si ce résultat ne surprend pas, plusieurs facteurs sont identifiés :

•  » les enfants sont confrontés à la puberté avec tout ce que cela implique, hormones, acné et autres évolutions physiques « ,
• ils sont attirés vers l’expérimentation de nouvelles expériences dont l’expérimentation du tabac, de l’alcool des drogues et du sexe,
• ils doivent composer avec la transition à un environnement scolaire relativement impersonnel, de grands bâtiments et des professeurs différents pour chaque matière, en rupture avec le contexte rassurant des écoles primaires,
• leurs résultats scolaires sont évalués plus ouvertement, avec des conséquences perçues sur leur orientation,
• dans cette période de  » séparation  » des parents, l’influence des pairs prend plus d’importance, il s’agit alors  » d’être populaire « .

Cela fait beaucoup en même temps, concluent les auteurs.

Cela fait beaucoup aussi pour les parents : encore une fois, les mères investies vivent aussi ces changements comme tout aussi difficiles que leur enfant. Elles sont aussi les  » premiers intervenants  » face à la détresse des enfants mais sans pouvoir apporter un réconfort de la même manière qu' » avant « , et en devant toujours fixer des limites. Les auteurs suggèrent que des interventions, comme la sensibilisation des mères, avant l’entrée de l’enfant à l’école, ou la création de groupes de soutien, de la période scolaire intermédiaire à l’obtention du diplôme de l’enfant. Rien de très neuf donc avec cette étude, si ce n’est un partage des difficultés rencontrées, qui se veut rassurant et informatif pour les parents.

Source:Developmental Psychology Jan, 2016 What it feels like to be a mother: Variations by children’s developmental stages

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