La crise à laquelle font face les différentes filières d'élevage s'inscrit désormais dans la durée. A une crise économique, de dimension européenne et internationale, survenue ces derniers mois dans les filières porcine, viande bovine et laitière, sont venus s'ajouter l'épisode de sécheresse de cet été, ainsi que deux crises sanitaires majeures : la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) qui touche les élevages bovins, ovins et caprins, et, depuis le 25 novembre, l'émergence de l'influenza aviaire dans le grand Sud-Ouest de la France touchant la filière volailles, et en particulier les palmipèdes.
C'est pourquoi le gouvernement agit, en complétant le plan d'urgence mis en place l'été dernier (700 M€) :
- En ce qui concerne les mesures de soutien aux éleveurs et aux agriculteurs en difficulté :
- Le plan de soutien à l'élevage est complété pour un montant de 125 M€ et certaines mesures étendues aux filières végétales qui rencontrent des difficultés (50 M€ de Fonds d'allègement des Charges ; 50 M€ de prises en charge de cotisations MSA ; 25 M€ pour prolonger l'année blanche jusqu'au 30 juin 2016 et l'étendre aux les céréaliers, légumiers et éleveurs de palmipèdes gras). Ces enveloppes sont dimensionnées pour répondre à toutes les demandes remontées des cellules d'urgence par les préfets.
- Des aides de trésorerie (ATR) à hauteur de 500 M€ seront débloquées en avril 2016 dans l'attente du paiement des aides de la PAC (soutien à l'agriculture biologique, aides couplées végétales, paiement de l'assurance-récolte, ...).
- S'agissant de la grippe aviaire, Stéphane Le Foll a reçu les représentants professionnels de la filière palmipèdes du ce jeudi pour détailler avec eux les mesures du plan d'assainissement (vide sanitaire) et le calendrier de sa mise en œuvre, avec un objectif de reprise d'activité au début du mois de mai. Un arrêté de gestion sanitaire sera finalisé et pris en fin de semaine prochaine. 130 M€ serviront à indemniser les éleveurs et accouveurs concernés par les mesures sanitaires pour compenser les pertes de revenus. Les indemnisations complémentaires pour les entreprises (opérateurs autres que les éleveurs et accouveurs) seront précisées ultérieurement. En lien notamment avec Alain Rousset et Carole Delga, présidents des 2 régions touchées, sera précisé le concours que pourront apporter les régions sur la question de l'aide à l'investissement et sur la formation professionnelle pour les éleveurs touchés.
- Le développement de la contractualisation dans les filières alimentaires est plus que jamais indispensable, pour la sécurisation des producteurs, la gestion de la volatilité, couplé à un travail sur l'amélioration de la qualité et d'une meilleure prise en compte de la valeur ajoutée... L'Etat est là pour accompagner (caisses de sécurisation). La dynamique doit venir des acteurs des filières.
- Les industriels de l'abattage-découpe doivent également mieux utiliser des dispositifs de soutien de marché (50 M€ pour l'investissement dans l'abattage-découpe de viandes ; mécanismes européens de stockage privé, pour le porc et la poudre de lait, afin de désengorger le marché). Stéphane Le Foll demandera la réouverture de la mesure de stockage privé au prochain Conseil européen des Ministres de l'agriculture du 15 février.
<>- Enfin, le chantier de simplification des normes sera poursuivi dans le secteur de l'agriculture, et sera présenté avant fin février.