Mad Dogs (US) // Saison 1. 10 épisodes.
En se basant uniquement sur le pilote, Mad Dogs (US) était un remake dispensable d’une série britannique qui s’est égarée par moment mais qui était tout de même assez sympathique dans son ensemble. Elle pouvait très bien être aussi fascinante que bourrée d’incohérences en tout genre. Par ailleurs, la première saison de Mad Dogs version britannique ne durait que 4 épisodes. C’était un festin assez jouissif, qui avait réussi à rester efficace du début à la fin. Puis les saisons suivantes sont de qualité très différentes les unes des autres. Ce qui est donc intéressant avec Mad Dogs (US) c’est d’imaginer comment tout ce qui a été fait jusqu’à présent peut bien être développé dans une saison de dix épisodes. On retrouve donc Lex (Michael Imperioli), Cobi (Steve Zahn), Joel (Ben Chaplin) et Gus (Romany Malco) à Belize. Dans le premier épisode ils sont invités par leur ami Milo (Billy Zane) et il se trouve que ce dernier a quelques petits problèmes que ses amis vont malheureusement devoir gérer pour lui. Milo est un personnage dispensable et pourtant, Billy Zane a réussi à le rendre intéressant, beaucoup plus que la version que l’on avait pu voir dans la série originale où il était incarné par Ben Chaplin qui incarne ici le rôle de Joel dans le remake. C’est bien la preuve que cela partait d’un bon sentiment et au fond le pilote n’était pas totalement raté non plus.
C’était dispensable mais pas inutile. Le casting est en effet très réussi et l’alchimie entre les membres du casting se dessine au fil des épisodes. Sans compter que le décor (Belize) est parfait pour une série de ce genre là. Au fil des épisodes, Mad Dogs (US) tente de nous intriguer, de nous donner l’impression qu’elle maîtrise ses effets narratifs alors qu’au fond ce n’est pas nécessairement le cas. Ce qui fonctionne le mieux dans cette première saison c’est tout ce qui est repris de la série originale. Si l’alchimie entre les membres du casting est là, le problème vient du scénario qui ne sait pas quoi faire de cette alchimie et nous donne donc bien souvent l’impression que cela part en sucette car tout le monde a l’air (seulement l’air) de ne pas s’apprécier plus que ça. Le pilote avance peut-être un peu trop rapidement à mon goût, dans le sens où il continue à peu près tout ce qu’il y avait dans le premier épisode de la version originale et tout cela en sachant que derrière il va falloir qu’ils nous remplissent 10 épisodes. Le remplissage se fait donc de façon très différente de la série originale. Mad Dogs version britannique était un vrai huis clos (ou presque) et cela fonctionnait très bien comme ça avec cette villa et l’idée de construire une histoire autour d’un décor minimaliste.
Mad Dogs version américaine veut nous montrer Belize, de magnifiques décors en tout genre et ce n’est pas bête. Je dirais même que c’est une excellente idée qui permet de s’imprégner un peu mieux de la culture locale. Il y a donc des tas de moments où l’on veut nous montrer à quoi ressemble Belize. Je ne connais pas du tout cette île, la culture de cette dernière ou encore la pauvreté qui y règne mais ces contrastes sociaux, c’est un point intéressant que Mad Dogs tente de mettre en scène de façon intelligente, en nous laissant nous imprégner de tout cela petit à petit. Il y a cependant des massages qui sont clairement là pour faire du remplissage comme le coup des enfants et du frigo dans l’épisode 5 (épisode qui est d’ailleurs probablement l’un des pires de la série). Cette communauté avec cet homme manchot c’est presque un peu too-much avec l’intrigue qu’il y a en parallèle. C’est un peu comme si Mad Dogs voulait rajouter des mystères là où il ne devrait même pas en avoir. Je pense vraiment que la série se force un peu par moment, ce qui ne permet donc pas de passer un aussi bon moment que l’on ne pourrait probablement l’espérer.
Car le remplissage n’aide pas. On a l’impression que Mad Dogs gagne du temps et erre au milieu d’une île sur laquelle il n’y a pas grand chose à faire à part conduire des enfants et un frigo ou bien tenter de s’échapper par tous les moyens possibles et imaginables d’une sale histoire. Nos quatre personnages vont et viennent, un peu trop quitte même à nous donner le mal de mer par moment. Entre la jungle, les longues routes, l’océan, etc. nos personnages tentent d’échapper à un destin tragique. Ils sont aidé à un moment par une jeune femme locale incarnée par Allison Tolman (Fargo) mais cette dernière, qui apporte certes un peu d’énergie dans un récit qui en manque cruellement, n’apporte pas grand chose de plus. C’est d’autant plus important qu’elle ne reste pas très longtemps… A mon grand regret. Je préfère largement la capitaine de la police, incarnée par Maria Botto que l’on avait déjà vu aussi dans la série originale (et dans le même rôle cette fois-ci). Si elle meurt aussi dans cette version là, c’est presque dommage car l’actrice est parfaite et son personnage un peu sadique sur les bords m’a toujours énormément plu. On en apprend petit à petit sur nos quatre amis, les relations qu’ils entretiennent et ce qui a permis de les rassembler sur cette île. Et ce n’est pas que Milo la réponse bien évidemment.
Si les décors sont magnifiques, l’accent est également mis sur la mise en scène. Mad Dogs semble vouloir nous montrer une image assez chaude de cette île, outre par la transpiration des personnages. Je crois bien que celui qui sort vraiment du lot dans cette première saison c’est Gus, incarné par un Romary Malco qui retrouve un peu l’ambiance complètement barré d’une série après avoir joué dans Weeds. Je pense sincèrement que c’est ce qui lui permet de passer un aussi bon moment là dedans. Le reste du casting ne fait pas forcément grand chose avec ce qu’ils ont entre les mains. Je pense par exemple que Steve Zahn devient un peu une sorte de parodie de lui-même et ce même si cela joue plutôt à son avantage par moment. Mais je pense que le pire dans tout ça c’est Ben Chaplin qui incarne le rôle de Joel. Alors que l’acteur incarnait un petit rôle (celui de Milo) dans la série originale, je ne suis pas sûr et certain que c’était une si bonne idée que de l’engager pour un rôle d’une telle envergure ici. En jouant surtout avec les décors et la mise en scène plutôt soignée (ils ont notamment fait appel à Alex Graves, connu pour avoir mis en scène le pilote de Fringe), Mad Dogs en oublie parfois un peu son scénario. Tout n’est pas à jeter, le rythme reste sympathique, mais ce n’est pas toujours aussi efficace que cela pourrait vraiment l’être, à cause de quelques errances où le scénario oublie l’intrigue principale de la saison…
Note : 4.5/10. En bref, malgré mon envie d’être indulgent sur ce que je viens de voir, je reste septique quant à tous ces épisodes qui, au milieu de la saison, m’ont donné l’impression que Mad Dogs voulait se transformer en série procédurale avec un problème, des conséquences et une solution.