Dix ans après la première réflexion sur stratégie de développement du Tourisme au Maroc intègre le développement durable. Hier, lundi 25 janvier, en marge de la première journée nationale du tourisme responsable, le ministère du Tourisme et une trentaine d’acteurs institutionnels des professionnels ont paraphé une nouvelle Charte du tourisme durable. La tenue de la COP22, qui devrait se tenir prochainement à Marrakech, offre une belle fenêtre de tir. Néanmoins, la tutelle a encore bien des choses à prouver pour faire du tourisme durable plus qu’une expression à la mode. «Il est important d’inscrire la durabilité dans tous les segments d’activité du secteur. Les systèmes classiques ont montré leurs limites, accentuant les disparités et la menace sur certaines ressources stratégiques», lance Lahcen Haddad, ministre marocain du tourisme.
Dans le détail, la charte porte sur 4 grands principes. La promotion de l’environnement et de la biodiversité arrive en tête des axes majeurs retenus pour ce nouveau document. Il intègre diverses actions allant du respect de la réglementation environnementale en vigueur à la sensibilisation des acteurs, en passant par la rationalisation dans l’exploitation des ressources naturelles. Le deuxième grand principe de la charte porte sur la pérennisation de la culture et du patrimoine historique national.Par ailleurs, y figure un axe portant sur l’adoption de principes d’équité, d’éthique et de responsabilité sociale. Enfin, il s’agira de déterminer les moyens de faire bénéficier les populations locales, des régions touristiques, en zone rurale, des retombées de cette activité, notamment en milieu rural.
Pour accélérer le déploiement, la tutelle mise sur le partenariat public-privé (PPP) et lance dans la foulée plusieurs conventions de partenariat. La première vise le renforcement de la coopération dans le domaine de la promotion des droits des personnes en situation de handicap. La deuxième porte sur la création d’un parcours de découverte des métiers touristiques au primaire, la mise en place de modules et d’actions d’éveil aux notions de tourisme durable. Il s’agira aussi d’appui au développement et à la mise à niveau des écoles du milieu rural par des actions de parrainage par le secteur privé touristique. La troisième mise sur la promotion de l’autonomisation socioéconomique des femmes par le tourisme, la sensibilisation et le renforcement de l’approche genre dans le secteur. Enfin, un contrat de lancement du projet International Change Initiative (IKI) au Maroc a été finalisé entre le ministère du Tourisme, le PNUE et le PNUD. L’opération vise à mettre en place un bilan carbone du secteur ainsi qu’un programme d’adaptation et d’atténuation de l’impact du secteur sur le climat. Des actions de sensibilisation et des projets pilotes, en prévision de la COP22, sont aussi dans le package.