Par charité, la jeune Fanny Price est placée à l'âge de 10 ans chez son oncle Sir Thomas Bertram. Elle grandit aux côtés des enfants de Sir Thomas : ses deux filles Maria et Julia, et ses deux fils Tom et Edmond. Ce dernier choisit d'éduquer sa jeune cousine en conversant avec elle sur des sujets divers et en lui recommandant des ouvrages à lire, ouvrant ainsi son esprit au monde qui l'entoure. Peu à peu un lien particulier s'établit entre eux deux. Il est un des rares à respecter la jeune fille quand ses soeurs et sa tante Norris la méprisent, lui rappelant sans cesse son statut d'enfant pauvre adoptée par charité, et quand Tom, le fils aîné Tom l'ignore simplement. La jeune Fanny grandit réconfortée par la tendresse d'Edmond et par sa correspondance avec son frère William, aspirant de la Royal Navy.
Les années passent. Lorsque Fanny a seize ans, son oncle est appelé pour ses affaires aux Caraïbes, laissant ses filles jouir alors de cette liberté à laquelle elles aspiraient tant. Elles font la connaissance de jeunes gens des environs, dont Henry et Mary Crawford, et leur fréquentation bouleversera à jamais l'équilibre familial.
Fanny est une héroïne austinienne émouvante par sa droiture et son sens moral. Menée par une éducation constituée de connaissances réfléchies mises en pratique, elle s'oppose à des personnages plus superficiels comme les soeurs Bertram, demoiselles demeurant dans les apparences et la représentation. Plus effacée, Fanny observe, écoute et tire ses conclusions.
Personnage à la psychologie affûtée, son évolution touche indubitablement le lecteur qui, emporté par les pages, souhaite connaître son destin.
Mansfield Park, Jane Austen, traduit par Denise Getzler, 10/18, 512 pages, 8.80 euros