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Daniel Fabre (1947-2016)

Publié le 26 janvier 2016 par Antropologia

Il m’a fait découvrir et appris l’anthropologie, quand autour de 1975, chaque semaine, après avoir fait cours au Lycée technique de Carcassonne le lundi de 8 à 10 heures, je passais chez lui discuter une paire d’heures de nos lectures et convictions. Outre une foule d’informations, j’en ai surtout retenu la  nécessité de s’occuper du présent et quand, plus tard, à Bordeaux j’ai incité Flamant, Feynie ou Both à enquêter sur l’entreprise, j’avais le sentiment de poursuivre son projet. Il m’avait conduit à un directeur et un sujet de thèse en me prêtant le livre de Maurice Agulhon, Pénitents et Francs-maçons dans l’ancienne Provence. Ça a aussi donné en 1977, la communication sur le charivari pour le colloque organisé par Le Goff et Schmitt à un moment crucial pour les sciences sociales en France, la fin du structuralisme.

Daniel Fabre affirmait aussi la nécessité de l’utilisation de la langue des indigènes d’où son « occitanisme », de l’érudition à savoir l’importance des preuves écrites et orales des affirmations qu’il avançait. C’était choisir une échelle d’analyse – microscopique – et prendre ses distances avec les « grands récits » qui veulent décider de nos découvertes.

Ces exigences lui ont peut-être interdit la publication de « grands livres » sur les « jeunes » ou les autres sujets qu’il avait intensément étudiés. Ses dossiers qu’il faut à tout prix sauver – mais je pense que ses amis carcassonnais y veillent – nous laissent des matériaux pour de longues études à venir.

Il était venu à Bordeaux pour les thèses de Marie-Claire Latry et de Colette Milhé et, encore plus récemment, parler de l’invention du patrimoine immatériel invité par Claudine Gauthier.

Bernard Traimond



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