Le G7 est actuellement un espace politique clé pour le financement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Au cours de la dernière décennie, le Groupe des sept a pris les principaux engagements financiers relatifs à la sécurité alimentaire (principalement au travers de l’initiative de L’Aquila et du Sommet de Lough Erne). Les États membres du G7 ont exprimé à de nombreuses reprises leur volonté de transparence et de redevabilité vis-à-vis de leurs investissements en sécurité alimentaire, notamment lors de leur déclaration de L’Aquila : « il est crucial de remplir nos engagements avec sérieux et rapidité, en faisant preuve de responsabilité mutuelle ». Toutefois, ces États ne se sont jamais dotés d’un cadre de redevabilité mesurant de manière cohérente leurs investissements en sécurité alimentaire.
Les engagements du G7 de Schloss Elmau (sortir 500 millions de personnes de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle d’ici à 2030) ainsi que les enjeux relatifs à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des Objectifs de Développement Durable (ODD) ont récemment souligné le besoin d’avoir un suivi effectif des financements en sécurité alimentaire. Dans le cadre de sa présidence du G7 en 2016, le gouvernement japonais s’est ainsi engagé à élaborer un cadre de redevabilité qui mesurera les investissements du G7 relatifs à la sécurité alimentaire. La structure de ce cadre devrait en théorie être basée sur celle du cadre de suivi des engagements financiers de l’Initiative de L’Aquila pour la Sécurité Alimentaire (AFSI). Or, sur le plan méthodologique ce cadre de suivi de l’AFSI présente d’importantes lacunes tant au niveau du contenu qu’au niveau de son appropriation par les États membres du G7. Il est primordial que ces lacunes soient identifiées et ne soient pas reproduites dans le cadre de redevabilité financier à venir.