A voir les têtes déconfites des ministres et celles réjouies des leaders socialistes sur les plateaux télé, on aurait pu croire à une victoire de la gauche aux législatives. S'il n'en est rien, force est tout de même de constater que le tsunami bleu annoncé n'a pas totalement eu lieu.
Entendre notamment Rachi Dati ou Xavier Bertrand (auteur d'une délirante oraison funèbre d'Alain Juppé proche de la canonisation), reprocher de façon quasi haineuse aux journalistes de trop en faire sur les bons résultats de la gauche au second tour, tout se dressant sur leurs ergots pour rappeler urbi et orbi que c'est tout de même bien l'UMP qui a gagné ces législatives ne manque pas de sel. Mais il en va de même pour les dirigeants PS, à commencer par Laurent Fabius ou Ségolène Royal, lorsqu'ils pavoisent en prétendant avoir entendu les attentes des Français (ont-ils conseillé à la candidate PS à la présidentielle de se séparer de François Hollande ???). Sans doute serait-il bon de leur rappeler que l'UMP a tout de même la majorité absolue en sièges dans la nouvelle Assemblée… Preuve que tout va bien au PS, Gaëtan Gorce, sans doute en mal de notoriété médiatique appelle au départ de François Hollande de la direction du PS. Outre le fait que ce dernier a d'ores et déjà (et depuis longtemps) annoncé qu'il laisserait la place lors du prochain congrès du PS l'an prochain, cette sortie pitoyable et sans intérêt vaut son pesant d'absurdité en matière de tempo : demander la tête du premier secrétaire le seul soir où son parti réalise un semblant de résultat positif en quatre scrutins, il fallait oser. C'est à croire que Gaëtan Gorce n'a pas pris le soin de réactualiser son communiqué en fonction des résultats électoraux de la soirée…
Une fois n'est pas coutume, la meilleure analyse est à mettre au crédit de Renaud Dutreil qui assure que Jean-Louis Borloo et François Fillon devront "s'expliquer" sur le projet de TVA sociale, "une erreur majeure de communication" qui a selon lui fait perdre "beaucoup de voix" à l'UMP. En effet, tant la bêtise de cette mesure, que les conditions de son annonce (recadrée pour ne pas dire condamnée par Nicolas Sarkozy lui-même) y sont probablement pour beaucoup dans le petit sursaut de la gauche au second tour. A défaut d'augmenter la TVA de 5 points, François Fillon est parvenu en trois jours à faire remonter la gauche de 5 points !!! Chapeau bas, la performance n'est pas mince !!!