Non mais là, stop ! Interruption des programmes ! Parenthèse ! Nous reviendrons à l'île de Ré et à sa traversée un peu plus tard. Il y a des priorités ! L'autobiographie d'André Agassi est discrètement descendue de mon grenier (à ma demande, quand même !) pour venir prendre ses quartiers dans mon salon. Vous voyez, les bouquins qui, à peine tournée la dernière page, nous donnent une envie addictive de rouvrir la première et de tout recommencer tellement c'était bien ? Eh bien ce livre est de ceux-là. Sans hésitation, je peux dire que c'est un livre de chevet, une référence, que dis-je... une Bible ! Qu'on aime ou qu'on déteste le personnage, on ressort forcément quelque chose de cette lecture. Des pages qui ne laissent personne indifférent. La vie d'André Agassi s'articule autour du postulat de départ que le garçon, de l'enfant traumatisé par son père à l'adulte que l'on croit accompli en passant par l'adolescent rebelle de la Bollettieri Academy, que cet être à qui on a désigné une place dans laquelle il ne se reconnaît pas, déteste le tennis. De toutes ses forces. C'est son pire ennemi. Comment alors se construire, se forger une identité quand on passe ses journées d'écolier à taper dans les balles que lui crache au visage une machine diabolique. Le court de tennis en tant qu'antichambre de l'enfer. Et malgré ce dégoût, cette inimitié envers ce sport qui lui maltraite le corps et l'esprit, André Agassi gagne. Il est talentueux. Selon la prédiction de son père si intransigeant qu'il flirte avec la folie, il devient numéro 1 mondial. Mais la frontière entre la gloire et la chute est si perméable qu'André passe sans cesse d'une l'une à l'autre, oscillant entre le désespoir le plus profond et des éclairs de satisfaction qui s'éteignent aussi vite qu'ils se sont incendiés. Tout prend feu et l'artiste des courts un peu pyromane brûle la vie par tous les bouts. L'alcool, la drogue, les provocations vestimentaires et les extravagances capillaires ne sont que de pauvres arbres qui cachent une forêt intérieure si sombre qu'il ne la connaît pas lui-même. Qui est-il au fond ? Pour garder un cap souvent insaisissable, le champion s'entoure, fait de nouvelles rencontres, élargit et reforme son cercle au fur et à mesure que les années passent. Mais ses histoires personnelles, amoureuses et amicales, aussi bancales que le garçon, n'empêchent pas la chute. Il est au plus bas. Alors commence le vrai combat. Agassi participe à des tournois amateurs de troisième zone, se fait chahuter par les médias mais il joue et il revient. Petit à petit, pas à pas, il remonte la pente, réapprend à jouer, efface tout et recommence. Peut-être sa rencontre avec Mandela. Peut-être la présence de ses pères d'adoption, son préparateur sportif, son entraîneur Brad Gilbert. Et Steffi Graf. Si je vous en parle avec passion, outre le fait que j'adore le tennis, c'est que cette vie est romanesque. Elle est incroyable, à la fois brillante et sombre, dure et éclatante. L'ombre et la lumière qui se boxent en permanence pour savoir laquelle des deux va l'emporter sur l'autre. Et au-milieu du ring cet homme qui se bat contre on ne sait quoi, contre son passé, contre l'avenir, contre ses démons et ceux qu'on lui a légués. Le fait est que ce personnage est un tennisman connu et reconnu, mais il pourrait s'agir de n'importe qui. D'un ouvrier surendetté, d'une star de cinéma ou de la voisine d'en-face. Le genre de personne qu'on juge à l'emporte-pièce, qu'on est persuadé de connaître mais dont on ignore tout en fait. Un livre passionnant qui ne se résout pas à aller trouver sa place dans la bibliothèque. Toujours posé bien en vue sur la table de salon, il se pourrait qu'il mijote encore longtemps dans ma tête...
André Agassi, Open, 2009.
Non mais là, stop ! Interruption des programmes ! Parenthèse ! Nous reviendrons à l'île de Ré et à sa traversée un peu plus tard. Il y a des priorités ! L'autobiographie d'André Agassi est discrètement descendue de mon grenier (à ma demande, quand même !) pour venir prendre ses quartiers dans mon salon. Vous voyez, les bouquins qui, à peine tournée la dernière page, nous donnent une envie addictive de rouvrir la première et de tout recommencer tellement c'était bien ? Eh bien ce livre est de ceux-là. Sans hésitation, je peux dire que c'est un livre de chevet, une référence, que dis-je... une Bible ! Qu'on aime ou qu'on déteste le personnage, on ressort forcément quelque chose de cette lecture. Des pages qui ne laissent personne indifférent. La vie d'André Agassi s'articule autour du postulat de départ que le garçon, de l'enfant traumatisé par son père à l'adulte que l'on croit accompli en passant par l'adolescent rebelle de la Bollettieri Academy, que cet être à qui on a désigné une place dans laquelle il ne se reconnaît pas, déteste le tennis. De toutes ses forces. C'est son pire ennemi. Comment alors se construire, se forger une identité quand on passe ses journées d'écolier à taper dans les balles que lui crache au visage une machine diabolique. Le court de tennis en tant qu'antichambre de l'enfer. Et malgré ce dégoût, cette inimitié envers ce sport qui lui maltraite le corps et l'esprit, André Agassi gagne. Il est talentueux. Selon la prédiction de son père si intransigeant qu'il flirte avec la folie, il devient numéro 1 mondial. Mais la frontière entre la gloire et la chute est si perméable qu'André passe sans cesse d'une l'une à l'autre, oscillant entre le désespoir le plus profond et des éclairs de satisfaction qui s'éteignent aussi vite qu'ils se sont incendiés. Tout prend feu et l'artiste des courts un peu pyromane brûle la vie par tous les bouts. L'alcool, la drogue, les provocations vestimentaires et les extravagances capillaires ne sont que de pauvres arbres qui cachent une forêt intérieure si sombre qu'il ne la connaît pas lui-même. Qui est-il au fond ? Pour garder un cap souvent insaisissable, le champion s'entoure, fait de nouvelles rencontres, élargit et reforme son cercle au fur et à mesure que les années passent. Mais ses histoires personnelles, amoureuses et amicales, aussi bancales que le garçon, n'empêchent pas la chute. Il est au plus bas. Alors commence le vrai combat. Agassi participe à des tournois amateurs de troisième zone, se fait chahuter par les médias mais il joue et il revient. Petit à petit, pas à pas, il remonte la pente, réapprend à jouer, efface tout et recommence. Peut-être sa rencontre avec Mandela. Peut-être la présence de ses pères d'adoption, son préparateur sportif, son entraîneur Brad Gilbert. Et Steffi Graf. Si je vous en parle avec passion, outre le fait que j'adore le tennis, c'est que cette vie est romanesque. Elle est incroyable, à la fois brillante et sombre, dure et éclatante. L'ombre et la lumière qui se boxent en permanence pour savoir laquelle des deux va l'emporter sur l'autre. Et au-milieu du ring cet homme qui se bat contre on ne sait quoi, contre son passé, contre l'avenir, contre ses démons et ceux qu'on lui a légués. Le fait est que ce personnage est un tennisman connu et reconnu, mais il pourrait s'agir de n'importe qui. D'un ouvrier surendetté, d'une star de cinéma ou de la voisine d'en-face. Le genre de personne qu'on juge à l'emporte-pièce, qu'on est persuadé de connaître mais dont on ignore tout en fait. Un livre passionnant qui ne se résout pas à aller trouver sa place dans la bibliothèque. Toujours posé bien en vue sur la table de salon, il se pourrait qu'il mijote encore longtemps dans ma tête...
Non mais là, stop ! Interruption des programmes ! Parenthèse ! Nous reviendrons à l'île de Ré et à sa traversée un peu plus tard. Il y a des priorités ! L'autobiographie d'André Agassi est discrètement descendue de mon grenier (à ma demande, quand même !) pour venir prendre ses quartiers dans mon salon. Vous voyez, les bouquins qui, à peine tournée la dernière page, nous donnent une envie addictive de rouvrir la première et de tout recommencer tellement c'était bien ? Eh bien ce livre est de ceux-là. Sans hésitation, je peux dire que c'est un livre de chevet, une référence, que dis-je... une Bible ! Qu'on aime ou qu'on déteste le personnage, on ressort forcément quelque chose de cette lecture. Des pages qui ne laissent personne indifférent. La vie d'André Agassi s'articule autour du postulat de départ que le garçon, de l'enfant traumatisé par son père à l'adulte que l'on croit accompli en passant par l'adolescent rebelle de la Bollettieri Academy, que cet être à qui on a désigné une place dans laquelle il ne se reconnaît pas, déteste le tennis. De toutes ses forces. C'est son pire ennemi. Comment alors se construire, se forger une identité quand on passe ses journées d'écolier à taper dans les balles que lui crache au visage une machine diabolique. Le court de tennis en tant qu'antichambre de l'enfer. Et malgré ce dégoût, cette inimitié envers ce sport qui lui maltraite le corps et l'esprit, André Agassi gagne. Il est talentueux. Selon la prédiction de son père si intransigeant qu'il flirte avec la folie, il devient numéro 1 mondial. Mais la frontière entre la gloire et la chute est si perméable qu'André passe sans cesse d'une l'une à l'autre, oscillant entre le désespoir le plus profond et des éclairs de satisfaction qui s'éteignent aussi vite qu'ils se sont incendiés. Tout prend feu et l'artiste des courts un peu pyromane brûle la vie par tous les bouts. L'alcool, la drogue, les provocations vestimentaires et les extravagances capillaires ne sont que de pauvres arbres qui cachent une forêt intérieure si sombre qu'il ne la connaît pas lui-même. Qui est-il au fond ? Pour garder un cap souvent insaisissable, le champion s'entoure, fait de nouvelles rencontres, élargit et reforme son cercle au fur et à mesure que les années passent. Mais ses histoires personnelles, amoureuses et amicales, aussi bancales que le garçon, n'empêchent pas la chute. Il est au plus bas. Alors commence le vrai combat. Agassi participe à des tournois amateurs de troisième zone, se fait chahuter par les médias mais il joue et il revient. Petit à petit, pas à pas, il remonte la pente, réapprend à jouer, efface tout et recommence. Peut-être sa rencontre avec Mandela. Peut-être la présence de ses pères d'adoption, son préparateur sportif, son entraîneur Brad Gilbert. Et Steffi Graf. Si je vous en parle avec passion, outre le fait que j'adore le tennis, c'est que cette vie est romanesque. Elle est incroyable, à la fois brillante et sombre, dure et éclatante. L'ombre et la lumière qui se boxent en permanence pour savoir laquelle des deux va l'emporter sur l'autre. Et au-milieu du ring cet homme qui se bat contre on ne sait quoi, contre son passé, contre l'avenir, contre ses démons et ceux qu'on lui a légués. Le fait est que ce personnage est un tennisman connu et reconnu, mais il pourrait s'agir de n'importe qui. D'un ouvrier surendetté, d'une star de cinéma ou de la voisine d'en-face. Le genre de personne qu'on juge à l'emporte-pièce, qu'on est persuadé de connaître mais dont on ignore tout en fait. Un livre passionnant qui ne se résout pas à aller trouver sa place dans la bibliothèque. Toujours posé bien en vue sur la table de salon, il se pourrait qu'il mijote encore longtemps dans ma tête...