Anna Göldin, la "dernière sorcière d'Europe", va pouvoir être réhabilitée. Le gouvernement du canton de Glaris (est) admet désormais que la servante décapitée le 18 juin 1782 a été victime d'une erreur judiciaire et accepte de la blanchir officiellement. La décision a été prise en accord avec l'Eglise réformée et l'Eglise catholique, a précisé mardi la Chancellerie glaronnaise.
Anna Göldin, servante d'origine modeste, avait été condamnée à mort pour avoir soi-disant empoisonné une fillette dont elle avait la charge. Le verdict de culpabilité pour pratique de la magie noire était tombé à l'issue d'un procès sommaire, avec des aveux extorqués sous la torture. La femme avait été exécutée à l'âge de 48 ans.
Récemment, un journaliste avait publié un livre pour dénoncer un jugement arbitraire. Le Conseil d'Etat admet désormais qu'Anna Göldin doit être déclarée innocente et acquittée, 226 ans après sa mort.
La réhabilitation doit supprimer un acte étatique injuste, explique le gouvernement. Anna Göldin avait été condamnée d'avance par une instance de surcroît pas compétente. Il s'agit de reconnaître qu'elle a été victime d'une grave erreur judiciaire.
En 2007, le gouvernement avait pourtant rejeté l'idée d'une réhabilitation, tout comme l'Eglise protestante glaronnaise, impliquée dans le procès à l'époque. Le 7 novembre, le Grand Conseil avait de son côté accepté une motion demandant la réhabilitation.
Anna Göldin est considérée comme l'une des dernières, voire la dernière sorcière d'Europe. Il s'agit en tout cas du dernier cas authentifié. Un musée en son honneur a été inauguré l'an dernier à Mollis.
AP
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