On ne pose jamais assez la question : où manger à Ars en Ré en décembre ? Question cruciale lorsqu'on sait qu'on n'a déjà pas trouvé grand chose à Saint Martin, LA plateforme touristique de l'île, et que, ayant délaissé les maigres opportunités gastronomiques pour continuer notre traversée du bout de terre, nous avons justement faim au moment où nous arrivons à Ars. Le village est désert et les deux restaurants qui semblent accueillants sur le port affichent des prix rédhibitoires. Nous nous aventurons, seuls piétons à le faire ou presque, dans les rues et les ruelles à la recherche d'un coin accueillant où nous pourrions sustenter notre estomac. En gros, on a la dalle et on craint de ne rien trouver !... Petit regard sur le clocher étonnant, noir et blanc, au passage. Mais là n'est pas l'essentiel.
Heureusement, à l'écart dans une petite rue, un bistrot gourmand nous tend les bras. Nous franchissons la porte de Sans foie ni Loix et nous asseyons sur l'une des seules tables qui n'est pas encore prise d'assaut. La cuisine est plus qu'ouverte, elle est dans la salle. Il fait chaud, des peintures et autres œuvres colorées et originales nous entourent, l'ambiance est détendue. De suite, on se sent à l'aise. Nous optons pour des "bagels" au canard... qui, lorsqu'ils nous sont servis, dépassent toutes nos espérances. Entre deux pains croustillants à souhait, une garniture de foie gras et de rillettes de canard, agrémentée d'une sauce inimitable, de poivrons et tomates confites et autres crudités savoureuses. Nous avons frappé à la bonne porte. Pour avoir observé autour de moi d'autres assiettes, les omelettes ont également une allure gourmande que je ne leur ai jamais vue ailleurs. Ravis, réjouis et revigorés par tant de bienveillance culinaire, nous reprenons le chemin de l'ouest avec, dans la poche, une carte autocollante du restaurant.
Vous verrez dans la suite de l'aventure si toutes ces délicieuses calories nous ont avantagés ou défavorisés pour l'épreuve qui nous attend...