S’indigner pour une statue plutôt que l’humain d’abord #Calais
Publié le 25 janvier 2016 par Mister Gdec
La notion de frontières m’est étrangère. Je la trouve grotesque et inutile. Elle est à mes yeux aussi idiote et puérile que la vision d’un enfant qui protégerait son bac à sable avec sa pelle et son seau. Encore que ce dernier susciterait plus de tendresse à mes yeux. Notre civilisation s’honorerait de les supprimer, à l’heure où les puissants et leurs capitaux s’en jouent plus facilement que les humains, bloqués plus que de raison devant ces horribles murs et ces barbelés qui surgissent plus volontiers actuellement à travers le monde que l’esprit, la raison et la bienveillance, pourtant bien plus nécessaires à l’épanouissement du monde. Notre civilisation régresse, c’est une évidence.
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Alors, quand je vois des gens, à l’instar de ce blogueur ridicule, s’émouvoir d’un malheureux tag sur une statue à Calais, en hurlant au loup au crime contre la République, je suis un peu stupéfait. Le voir s’égarer dans une indignation sélective aussi grandiloquente, en tentant de singer des airs gaullistes que son peu de talent ne parviendra jamais à effleurer, en éructant sa haine d’une gauche jugée par ce fin commentateur politique aussi dangereuse que le FN, voilà qui me navre pour lui. Car oui, je l’avoue, et signe mon crime, j’ai plus de sympathie pour les No Borders qui tentent de sauver, bien que maladroitement parfois (ce tag est regrettable, mais comme une blague de potache, ni plus ni moins) notre commune humanité en soutenant les migrants, que pour ces hordes de sauvages incultes qui se rangent derrière les bannières de la haine et du refus de l’étranger, qu’ils se nomment Sauvons Calais ou Pegida. Surtout quand je vois ces belles âmes toujours du bon côté du manche s’émouvoir davantage d’une tache de peinture sur un objet, plutôt que de la menace bien plus réelle d’un fou furieux aux sympathies néo-nazies qui sort dans la foule avec son fusil. S’attaquer avec tant de haine et de mépris à ceux qui tentent de défendre ce qu’il nous reste d’humanité plutôt que ces manifestants racistes qui prônent violemment le rejet de l’autre. Auxquels il va finir par ressembler s’il continue de brandir avec tant d’insistance sa haine de la gauche et son mépris pour toute protestation populaire… et le patriotisme qui va bien avec, dont les mêmes se parent. Alors, je trouve pour tout dire cette réaction réacosphèrique minuscule, si affectée, démesurément théâtrale, et assez pathétique. Le sens des priorités…