En plein coeur de Libreville, un fourgon blindé est braqué. Bilan : vingt millions de francs CFA volés. Parallèlement le corps d'un ex-flic accusé d'avoir fait du trafic d'armes est retrouvé assassiné sur la plage de Tropicana, au sud de Libreville. Quelques jours plus tard, une prostituée camerounaise est assassinée sauvagement dans sa chambre. Puis une deuxième, une troisième, confirmant ainsi la présence dans la ville d'un tueur en série.
L'intérêt de ce petit roman policier ne se trouve pas dans ces intrigues qui s'accumulent comme s'il fallait à tout prix donner un crédit policier au roman. La particularité de Janis Otsiemi tient davantage dans le tableau de la société gabonaise. Lui-même né à Franceville, au Gabon, il nous offre une vision décomplexée de son pays entre corruption, trafic d'armes, sida et prostitution, luttes ethniques entre les Fang et les Myéné... Les méthodes des policiers sont relativement expéditives : une bonne baffe sera plus efficace que dix-mille questions pour eux...
L'auteur use de surcroît d'un parler local humoristique qui apporte légèreté et humour au roman : qu'il s'agisse de petits proverbes comme "Au décès d'un chien, la chèvre ne porte pas le deuil.", "Le pied qui a été mordu par un serpent a peur d'un bout de corde.", "Le chasseur découvre l'étang grâce aux canards." ou bien d'expressions comme "Balle à terre" pour "laisse tomber", "faire l'avion" pour "faire vite", "avoir le mal de poche" pour "être fauché".
Mes réticences : Pas de femmes dans cet opus, ou effacées -ou mortes-
Peu d'optimisme dans ce tableau de Libreville...
L'intrigue est vite emballée, là ne réside pas le sel de ce roman.
Présentation de l'éditeur : Jigal ; Pocket
Du même auteur : La bouche qui mange ne parle pas ; African Tabloid
Le chasseur de lucioles, Janis Otsiemi, Pocket, 2014, 216 p., 5.30 euros