Billions // Saison 1. Episode 2. Naming Rights.
Le pilote de Billions, sans me bluffer, m’avait conquis par son intelligence mais aussi son idée de base. Parfois, le pilote est une sorte de mirage, de façon de présenter des choses qui ne sont pas respecter par la suite. C’est pourquoi j’avais peur que les prémices, si intéressantes, ne donnent pas lieu à un second épisode réussi. Par change, « Naming Rights » est un assez solide épisode de Billions, une sorte de réponse assez soignée à ce qui avait été fait dans l’épisode précédent. La série ressemble ici encore plus à ce qui nous avait été vendu au départ et je pense que Billions peut encore s’améliorer en poursuivant son aventure durant cette saison. Cette série nous raconte une histoire de problèmes de pouvoir entre deux hommes dans des camps opposés. Toute cette aventure c’est aussi celle de la finance et du système financier américain, une critique sous jacente (mais très maigre pour le moment) de notre monde capitaliste et de ce système qui pourrait s’effondrer tel un château de cartes. J’ai besoin de cette critique pour que Billions nous donne l’impression qu’elle a un propos de fond vraiment efficace à nous raconter. Ce qu’il y a de vraiment intéressant dans cette série c’est la façon dont la série définie sa morale et la morale de ses personnages. Il est vrai que les « crimes » financiers sont peut-être un peu abstraits sur les bords.
Mais Billions est là pour leur donner corps et nous donner de nous investir dedans. Andrew Ross Sorkin a su créer un univers qui reste assez familier et classique dans un sens, afin de nous permettre de s’attacher plus rapidement à des personnages riches (surtout quand Billions est diffusée après Shameless et sa galerie de personnages tous plus pauvres les uns que les autres). Je pense aussi que Billions joue énormément avec nous dans sa propre analyse dans le sens où elle ne semble pas vouloir absolument tout nous dire sur le monde qui entoure les personnages. Du coup, cet épisode donne une opportunité à Axe de trouver un équilibre. Axe et Lara se retrouvent notamment à un évènement caritatif local, là aussi c’est une façon de parler d’argent sans pour autant que l’argent semble être le sujet principal au départ. Axe n’en a strictement rein à faire de cet évènement caricature, mais justement c’est ce qui est le plus drôle ou en tout cas le plus intelligent là dedans. Cette subtilité qui se joue dans notre dos et qui se trouve fonctionner de façon assez intelligente. La série a besoin de surprendre, surtout car Axe est un personnage vraiment efficace sur tout un tas de points différents.
On se rend donc compte que finalement, après deux épisodes Billions a un monde beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord. Elle cherche à nous plonger là dedans petit à petit, sans pour autant en faire des caisses et c’est bien ce qu’il y a de plus important. De plus, nous avons aussi Rhoades, là aussi la série prépare petit à petit le terrain afin de ne pas brusquer la mise en place des choses. Peut-être bien que c’est une erreur dans le sens où justement, forcer un peu certaines choses n’est pas toujours bête (surtout dans ce genre de série). Mais je ne peux pas en vouloir au créateur de chercher à faire fructifier son produit. C’est d’ailleurs ici un second épisode qui a compris ce que la série veut être et ce qu’elle va être petit à petit. S’il y a parfois un manque, je pense que le tout sera rapidement corrigé dans les futurs épisodes. Notamment les intrigues secondaires (Hall qui fait du chantage à Tara afin de devenir la taupe d’Axe dans le bureau du procureur est assez stupide car le tout n’est pas fait de la meilleure des façon). D’autant plus que le chantage n’est pas présenté sous la bonne forme, et n’implique rien de véritablement fort non plus. Il reste encore huit épisodes avant la fin de la saison, il y a donc encore énormément de chances pour que Billions puisse devenir d’autant plus fun par la suite.
Note : 7/10. En bref, un second épisode qui prend conscience de certaines erreurs du pilote et tente aussi de nous donner une plus large direction pour la fin de la saison.