Lundi de crise...
Si comme nous, vous détestez sans raison apparente le lundi, et qu'ilvous le rend bien, voilà une information qui vous touchera droit au cœur...
Si vous deviez mourir d'une crise cardiaque, il y'a de fortes (mal)chances que cela soit un lundi : c'est en effet le jour de la semaine lors duquel se produisent le plus d'infarctus!
Le jour de la lune (lune-di, moon-day), traditionnellement, représente le début de la semaine de travail, mais contrairement à ce que l'on croit habituellement, il ne s'agit pas forcément du premier jour de la semaine.
Pendant longtemps, on considérait le dimanche comme le premier jour, et ce n'est que récemment , vraisemblablement à cause du travail et par convention, que l'on commence à considérer le lundi comme le début d'une nouvelle semaine.
Le lundi assassin
C'est aussi le jour de la semaine le plus meurtrier, tout au moins, concernant les affections cardiaques. Les crises (attaques) cardiaques peuvent paraître soudaines et imprévisibles de l'extérieur, mais de l'intérieur (au niveau des artères et veines), elles sont pourtant relativement prévisibles. Les cardiopathies coronariennes (regroupant notamment les infarctus - non pas infractus - du myocarde et les angines de poitrine) sont les principales causes de crise cardiaque : pendant généralement plusieurs années, des amas graisseux se développent sur la paroi d'une artère, jusqu'à ce qu'un jour, le caillot ainsi formé ou une partie de celui-ci se détache et stoppe le débit sanguin (en obstruant par exemple une artère) en un endroit spécifique. Les régions irriguées commencent alors à dégénérer par manque d'oxygène.
Lors d'une crise cardiaque, c'est le coeur lui même qui n'est plus correctement irrigué : il ralentit, perd son rythme, pour finalement s'arrêter. Les crises cardiaques sont les causes parmi les plus fréquentes de décès, et elles s'expliquent bien en considèrent les antécédents du patient et ses caractéristiques (causes internes : taux de cholestérol, diabète, famille à risque...).
Mais pourquoi ce phénomène se déclenche-t-il jusqu'à 20% fois plus fréquemment le lundi ?
Le stress serait majoritairement en cause : après un repos bien mérité le weekend, le retour au boulot le lundi est souvent cause d'un état plus propice à la crise.
Le stress augmente la pression cardiaque en libérant notamment de l'adrénaline, stimulante. Le débit sanguin altéré augmente le risque de thrombose (le détachement d'un caillot graisseux) et de rupture de vaisseaux sanguins. Les affections cardiaques sont donc plus probables le jour où la majorité des personnes retrouvent le stress de leur travail (qui disait que " le travail, c'est la santé "?).
D'autres jours meurtriers ?
Le stress n'est pas l'apanage du lundi, et les comportements sains, qui permettent de prévenir la crise cardiaque, cessent parfois au cours de l'année. Pour ces raisons, on retrouve dans les statistiques de crises cardiaques, des pics lors desquels le taux de crise augmente de façon notable : c'est le cas des vacances de fin d'année, lors desquelles on se confronte au stress des rencontres familiales (48% des adultes faisant de l'hypertension), ou lors desquelles on boit davantage, on mange davantage (62%), on fume davantage... et l'on fait moins d'exercice (29%)[1].
Mais la crise guette également lors d'événements particulièrement intenses comme... la finale de la Coupe du Monde de Football ou le Krach boursier témoignant d'une crise, financière, cette fois-ci. Ce n'est pas pour rien que l'on parle de crise dans les deux cas !
Le taux d'attaque est également plus élevé pendant l'hiver que pendant toute autre saison
Une récente étude publiée sur Plos One[2] mettait également en garde contre la pollution sonore (notamment, celle venant du trafic routier), indiquant qu'au moment où les personnes se déplacent le plus (avec leur cortège de bruits, vociférations, klaxons, etc...), le risque s'accroît de 12% par tranche de 10 décibels.
Pour des raisons encore un peu plus obscures, les crises cardiaques se produisent davantage le matin, plutôt que l'après-midi ou le soir (à hauteur de 40% de plus!). On le savait bien : quelque chose, toujours et immanquablement, nous donne envie, le lundi matin, de remettre au lendemain le travail du jour pour retourner sous
la doudoune, se payer un troisième jour de weekend.
Mais si vous avez moins de 54 ans, n'en faites rien : une étude de l'Inserm remettait en cause en 2001 l'hypothèse du lundi meurtrier chez les jeunes : ceux exerçant une activité physique intense le weekend seraient les plus touchés par les crises du samedi et dimanche.
Sources : [1] Harris Interactive (2004). " Holiday Heart Risks ". Rochester, N.Y. Harris Interactive ; Septembre 2004.
[2] Danish Cancer Society (2012). " Road Traffic Noise and Incident Myocardial Infarction: A Prospective Cohort Study ". Plos One.