Orsay en fête, quelle folle journée !

Par Mpbernet

C'était une fin de week-end dédiée tout à la fois à la peinture, à la musique et aux célébrations rébublicaines ! Le tout en famille avec un mix générationnel bien sympathique.

Nous avons commencé par un déjeuner dans la grande salle de restaurant du musée : bleu-blanc-rouge partout, un repas au coude à coude, un menu à 25€ payé à l'entrée (avec 3 plats et un grand verre de vin), puis les concerts se tenant de façon informelle dans l'immense nef à l'acoustique particulièrement efficace.

D'abord, les trompes de chasse du régiment de la cavalerie de la Garde Républicaine : il ne faut pas s'étonner de voir les musiciens de dos puisque les instruments soufflent de ce côté-là ... Et c'est naturellement époustoufflant.

Une heure plus tard, autre spectacle : une myriade de jeunes instrumentistes formant "La Sirène" ... 

Cette formation d'une cinquantaine de musiciens amateurs est vieille de plus d'un siècle. Elle assure la préservation des pratiques d'amateurs à Paris et de l'éducation musicale populaire. Pour ma part, c'était la première fois que j'écoutais en live un soliste de trombone, ici dans le 2ème mouvement de la symphonie funèbre et triomphale de Berlioz. Mais j'ai surtout apprécié le 4ème mouvement de la 3ème symphonie de Saint-Saëns entendu "en vrai" pour la première fois et dans ces conditions exceptionnelles. Mais si, mais si, cette musique vous dit quelque chose : le thème du merveilleux film "Babe, le cochon qui voulait devenir berger" !

Je m'étais glissée parmi les très jeunes spectateurs, assise par terre auprès des bébés de tous âges qui écoutaient, médusés et sages ...

Voilà une bien originale initiative du musée d'Orsay. Nous en avons profité pour flâner autour des chefs-d'oeuvres de l'académisme, depuis les symbolistes jusqu'aux "pompiers" ... William Bouguereau (l'égalité devant la mort), Alexandre Cabanel (ici tout en haut, la naissance de Vénus), Hipollyte Flandrin, Alphonse de Neuville, Hebert, Paul Baudry, Jean-Léon Gérôme (le combat de coqs), Henri Regnault (l'exécution sans jugement sous les rois de Grenade, très actuelle ...), avec une mention spéciale pour James Tissot et les premières toiles très conventionnelles de Degas. Remarque de Claude : nombre de ces artistes tout à fait oubliés ont leur rues dans les beaux quartiers de Paris !

En fait, nous venons régulièrement pour des expositions temporaires, mais l'arrêt devant les collections permanentes vaut aussi le détour ... Une façon de mesurer combien l'éducation à l'art pictural a transformé notre regard et nos valeurs, après la grande césure des impressionnistes. Mais pas toujours pour le meilleur ...

Mais terminons sur Géricault et sa chasse aux lions : un moderne avant l'heure ...