Avec ce roman, Yoko Ogawa nous plonge dans une atmosphère feutrée et inquiétante, dans laquelle le grand et sombre manoir parait hanté et la vieille dame entourée de mystères. Un peu plus loin, on trouve un marécage troublant qu'il faut traverser pour rejoindre les moines qui revêtent la peau des bisons morts et font vœu de silence. On a alors l'impression d'être hors du temps et hors du monde réel : les personnages n'ont pas de nom et sont uniquement nommés par leurs fonctions, et même les événements les plus concrets - les meurtres et l'attentat - sont balayés d'un revers de main, comme négligeables. C'est assez troublant et je m'interroge encore sur le sens de ce roman qui manque parfois de rythme. Pourtant, on est comme envoûté par l'écriture de Yoko Ogawa, qui évoque, avec une pudeur typiquement japonaise, la mort, la disparition des êtres et la mémoire à travers les objets qu'ils laissent.
C'est le premier roman de Yoko Ogawa que je lis grâce à Amandine, ma partenaire du swap "Portrait chinois" et cela m'a donné de découvrir un peu plus cet univers particulier alors merci :)